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La violence extrémiste au Sahel menace le nord du Bénin, selon un rapport


Un gendarme nigérien se tient près des motocyclettes calcinées utilisées par les assaillants, devant la prison de Koutoukale, près de Niamey, suite à une attaque le 17 octobre 2016.
Un gendarme nigérien se tient près des motocyclettes calcinées utilisées par les assaillants, devant la prison de Koutoukale, près de Niamey, suite à une attaque le 17 octobre 2016.

Les conflits liés à l'accès aux ressources dans le nord du Bénin se sont accentués et risquent d'être exploités par les groupes extrémistes présents dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, s'alarme dans un rapport le centre de réflexion néerlandais Clingendael.

"Il existe un nombre important de conflits communautaires dans le nord du Bénin qui sont devenus plus intenses et meurtriers ces dernières années", selon ce rapport publié jeudi. Clingendael affirme que le gouvernement du président Patrice Talon "semble délibérément dissimuler ces problèmes", même s'"il travaille dur en coulisses pour adresser ces problèmes".

La montée des violences s'observe dans trois régions du Nord - l'Alibori, le Borgou et l'Atacora - frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria, des pays où sont implantés plusieurs groupes jihadistes.

Selon ce think-tank international renommé et spécialisé dans les questions de sécurité, les conflits communautaires au Bénin risquent d'être exploités par ces groupes extrémistes, et il "existe un risque de débordement de la violence du Sahel" au Bénin.

A ce jour, une seule attaque jihadiste au Bénin a été rendue publique: en mai 2019, deux touristes français avaient été enlevés par des bandits, et leur guide assassiné, dans le parc de la Pendjari, dans l'extrême Nord, avant d'être revendus à des groupes jihadistes au Burkina Faso voisin.

Si les groupes extrémistes "ne sont pas présents de manière permanente dans le nord du Bénin, certains traversent cependant régulièrement les trois régions", et ont déjà commencé à exploiter des tensions communautaires dans certaines localités, selon le rapport.

Pour conjurer le risque de contagion jihadiste, le rapport recommande de répondre à la montée des conflits communautaires, qui trouvent leurs sources dans trois types de tensions.

Au premier rang figurent les tensions entre les agriculteurs et les éleveurs (appartenant principalement à la communauté Peul) autour de l'accès aux terres, qui "s'enveniment" depuis des décennies et se sont "ethnicisées".

Ensuite viennent les disputes engendrées par un système de propriété foncière défaillant, liées aux nombreux changements de régime foncier au fil du temps, qui ont créé des incertitudes juridiques.

Enfin, le rapport pointe du doigt la gestion par l'ONG privée sud-africaine African Parks Network des deux parcs situés dans le nord du Bénin (la Pendjari et W), facteur de tensions avec les communautés locales, qui pourraient être exploitées par des groupes extrémistes.

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