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La société Virginia Uranium cherche à exploiter le site de Cole Hill


En Virginie, une pancarte préconisant l'ouverture de mines pouvant exploiter l'uranium
En Virginie, une pancarte préconisant l'ouverture de mines pouvant exploiter l'uranium
L'un des plus grands gisements de minerai d'uranium au monde, d'une valeur de sept milliards de dollars, est situé dans une région rurale déprimée de Virginie sur la côte Est des Etats-Unis. Une compagnie minière milite pour obtenir le droit de l’exploiter, mais rencontre une résistance farouche de la part d'un petit groupe d'adversaires déterminés.

La société « Virginia Uranium » explique à qui veut l’entendre que sur le site de Cole Hill, enfouis dans les entrailles de la Terre, gisent plus de 53.000 tonnes de minerai d'uranium. La société cherche à obtenir de l'État la permission d’exploiter ce site, aujourd’hui composé de vaste pâturages et terres agricoles. Un porte-parole de la société, Patrick Galles, fait valoir que le projet aiderait l'économie locale, actuellement en difficulté.

« Nous sommes dans une partie de la Virginie où le chômage dépasse 10 %. Le revenu médian des ménages dans cette région est inférieur à 30.000 dollars par an. Donc notre projet non seulement appuierait la création de milliers d'emplois, mais il s’agirait de bons emplois bien rémunérés » déclare M. Wales. La mine rendrait les Etats-Unis moins dépendants des importations étrangères d’uranium, minerai hautement radioactif nécessaire pour alimenter les 104 réacteurs nucléaires du pays.

Cependant, certains activistes, dont Deborah Ferruccio, ont été jusqu'ici en mesure de bloquer les efforts de la société « Virginia Uranium » pour faire lever l'interdiction pesant sur l'extraction de l'uranium en Virginie.

Mme Ferruccio rappelle qu’à travers le monde entier, les mines d'uranium ont provoqué des dégâts environnementaux considérables, libérant des niveaux toxiques de déchets radioactifs dans les réservoirs d'eau et dispersant des poussières toxiques dans l'atmosphère.

« On sait qu'il est impossible de contenir les déchets. Ils savent qu'ils peuvent essayer de minimiser la contamination, mais que, par exemple, tous les containers fuient » fait valoir Mme Ferruccio.

La société Virginia Uranium rétorque qu’elle prendra des mesures pour protéger les nappes phréatiques, et que les déchets seront enfouis en profondeur, dans des containers encastrées dans des couches d'argile et de revêtements synthétiques.

« La responsabilité nous incombe, en tant que société, de démontrer que nous serons en mesure d’exploiter et de stocker en toute sécurité nos déchets » souligne M. Wales.

En 1978, l’agence du gouvernement chargée de règlementer le secteur nucléaire, la Nuclear Regulatory Commission (NRC), a développé des règles de sécurité strictes couvrant l’uranium pour protéger la santé humaine et l'environnement. Même si la Virginie lève l'interdiction, explique un expert de la commission, Bill Von Till, l'entreprise doit aussi respecter des normes fixées par la NRC. Sinon, pas question pour elle de délivrer un permis d’exploitation.

Des arguments qui ne parviennent pas à convaincre Naomi Hodge-Muse, qui vit à proximité du gisement d'uranium. En fin de compte, fait-elle valoir, ce sont les gens ordinaires qui devront assumer tous les risques pour qu’une petite élite rafle tous les bénéfices. On va sacrifier de pauvres gens – blancs et noirs – pour la prospérité de l’industrie nucléaire, ajoute-t-elle.

Entre-temps, le débat se poursuit à l’assemblée législative de l’Etat de Virginie.
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