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La RDC transfère des royalties minières à la société d'un proche de Kabila


Les excavatrices et les foreuses manœuvrent dans une mine de cuivre et de cobalt à ciel ouvert à Tenke Fungurume, dans l’ex-province du Katanga, 29 janvier 2013.
Les excavatrices et les foreuses manœuvrent dans une mine de cuivre et de cobalt à ciel ouvert à Tenke Fungurume, dans l’ex-province du Katanga, 29 janvier 2013.

La République démocratique du Congo a transféré à une compagnie appartenant à un homme d'affaires israélien proche du président congolais Joseph Kabila des royalties qui lui revenaient par le biais de la compagnie publique minière nationale Gécamines, affirme mardi l'ONG britannique Global Witness.

Global Witness soutient que cet accord prive l'Etat congolais de recettes pouvant aller jusqu'à 880 millions de dollars sur plusieurs années, "plus que les dépenses publiques annuelles du Congo dans le domaine de la santé" ce que conteste fermement Fleurette Group, la société de Dan Gertler, diamantaire israélien intime de la famille Kabila.

Signé en janvier 2015, cet accord de transfert porte sur des redevances liées à la production de la mine de cuivre de Kamoto dans le sud-est de la RDC.

Il a été confirmé par les deux partenaires de Gécamines dans KCC, l'entreprise chargée de l'exploitation de cette mine parmi les plus grandes du pays : le groupe suisse Glencore, et Fleurette Group, holding de M. Gertler.

Dans un email à l'AFP, Glencore, actionnaire principal de KCC, précise que celle-ci n'a "pas été impliquée dans les négociations entre" Gécamines et Africa Horizons Investment Limited (AHIL), filiale de Fleurette Group enregistrée aux Îles Caïmans.

Interrogé par l'AFP, le secrétaire-général de Gécamines, Ngele Masudi a lui déclaré : "La Gécamines ne commente pas des communiqués d'ONG, mêmes internationales. Je ne répondrai à aucune de vos questions sur cette affaire".

Tout en reconnaissant la réalité de l'accord, Fleurette estime dans un communiqué que "les calculs financiers de Global Witness relèvent d'un amateurisme qui frise la mauvaise foi".

"La RDC sort gagnante de cet accord, et Fleurette perdant" du fait de la suspension de l'activité décidée à Kamoto en septembre 2015 pour une durée prévisible de 18 mois à cause de la baisse des cours de matières premières et afin de moderniser les infrastructures de cette mine, ajoute le texte.

Spécialisée dans la dénonciation des conflits de corruption liés aux ressources naturelles dans les pays en développement, Global Witness juge "troublant" que Gécamines ait "abandonné des flux de trésorerie potentiellement importants qui devraient être affectés à la construction de l'avenir du Congo".

"Pire encore, ajoute l'ONG, elle en a fait bénéficier une compagnie inconnue et anonyme appartenant à un individu au passé lié à de nombreux contrats suspects".

M. Gertler est soupçonné, comme beaucoup d'autres personnes, d'avoir acquis dans des conditions opaques des concessions minières en RDC, l'un des pays les moins développés de la planète en dépit, ou à cause, de ses immenses ressources naturelles.

Avec AFP

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