C’est l’été aux Etats-Unis, il fait chaud mais même après avoir marché une centaine de kilomètres, Amy Russell n’est pas découragée : « en ce moment je me rends à Béthany, dans le Connecticut, dans le cadre d’une marche de 225 km à travers l'Etat. J’ai commencé à Granby et terminerai à Greenwich. Le mois prochain, j’irai en Californie », explique Amy Russell.
En Californie, le périple sera quatre fois plus long – environ 800 km. Si cela vous semble ardu, sachez que Mme Russell compte gagner ensuite l’Afrique où elle mettra deux ans, selon elle, pour parcourir 12.000 km à pied.
« On traversera sept pays : l’Afrique du Sud, le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya, l'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte », explique-t-elle.
L’activiste âgée de 22 ans a fondé une ONG, « Walk4Water », en français « Marcher pour l’eau », il y a trois ans, lorsqu’elle était à l’université. Elle affirme avoir compris que pour s’attaquer aux problèmes sociaux modernes, il fallait remonter à la source du mal, c’est à dire, la pauvreté.Et on ne peut dissocier la pauvreté de l’accès à l’eau potable, ajoute-t-elle.
C’est ainsi que lui est venue l’idée d’une marche à travers l’Afrique. Elle compte s’y rendre en janvier 2012, accompagnée de volontaires américains et africains. L’équipe marchera 8 heures par jour et cherchera à réunir 8 millions de dollars pour financer des puits, des systèmes de filtration et autres projets liés à l’eau.
Mme Russell projette également des arrêts dans des orphelinats et des organisations qui travaillent sur l’assainissement, ainsi que le VIH/SIDA. Car l’équipe sera accompagnée d’une infirmière, et tentera d’établir des cliniques sur le chemin.
Steve Werner, porte-parole de l’ONG « WASH Advocacy Initiative » - autre groupe qui milite pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement - se félicite de l’initiative de Mme Russell.
« Plus les gens savent que c'est un problème, plus ils exigeront qu’on lui accorde davantage d’importance dans nos priorités à l'aide étrangère », estime M. Werner. Les entreprises qui se livrent à la philanthropie, et d’autres donateurs importants en apprendront davantage sur la question lorsqu’ils liront des reportages sur ce qu’Amy fait, ajoute-t-il.
Mme Russell s’est déjà fait remarquer, puisqu’Elisa Van Dyke de l’ONG américaine Healing Hands International à Nashville, Tennessee, connait son travail. Elle-même organise des marches aux Etats-Unis pour financer des projets d’assainissement en Afrique et en Amérique Centrale. Le but que s’est donné Amy est tout à fait atteignable, ajoute Mme Van Dyke, la première étape étant de conscientiser les Américains. C’est pourquoi les marches de la jeune femme sont si importantes.
Grâce à Internet, et aux méthodes de communication modernes, notamment Facebook et You Tube, Amy Russell pourra tenir le public au courant et montrer les défis que les Africaines ont à relever chaque jour, explique Mme Van Dyke. Plus les gens comprennent, plus ils voudront s’impliquer, ajoute-t-elle.
Steve Werner, de l’ONG « WASH Advocacy Initiative », espère lui que les efforts d’Amy Russell encourageront également les autorités locales à s’impliquer davantage dans l’amélioration des conditions de vie des populations et le renforcement de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.