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La justice saisie pour torture présumée sur un ex-député au Gabon


Des Gabonais sont réunis à l'extérieur du Palais de Justice à Libreville, le 5 septembre 2016.
Des Gabonais sont réunis à l'extérieur du Palais de Justice à Libreville, le 5 septembre 2016.

La défense d'un ex-député américano-gabonais, détenu depuis plus d'un an et arrêté en marge des violences post-électorales d'août 2016 au Gabon, a saisi la justice gabonaise pour des actes de torture présumés en prison.

"Le procureur et le juge d'instruction ont été saisis" mercredi, a indiqué l'un de ses avocats s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Selon la plainte remise à la justice par les avocats et consultée par l'AFP, l'ex-député Bertrand Zibi Abéghé a été "torturé par des agents des services pénitentiaires" qui l'ont "flagellé" à l'aide de "câbles électriques" ou de "tuyaux de plomberie", "après la découverte d'un téléphone portable dans la cellule disciplinaire qu'il partage avec de nombreux autres détenus".

"C'est la troisième fois que des actes de la sorte lui sont infligés", a affirmé l'avocat à l'AFP, dénonçant "les mauvais traitements fréquents" dans la prison de Libreville.

La famille du détenu a également adressé une lettre au directeur de la prison centrale de Libreville, se plaignant du "traitement inhumain" que M. Zibi "subirait au quotidien" depuis mi-janvier.

En détention préventive depuis 18 mois - une durée de détention légale au Gabon pour des actes criminels -, Bertrand Zibi avait été arrêté le 31 août 2016, alors que les violences post-électorales secouaient la capitale Libreville. Il est poursuivi pour "instigation aux violences et voies de fait" ou encore "détention d'arme à feu".

L'ex-député avait démissionné du parti au pouvoir et rallié l'opposition lors d'une sortie médiatisée en juillet 2016, en pleine campagne électorale pour la présidentielle du 27 août 2016 qui a abouti à la réélection contestée du président sortant Ali Bongo Ondimba.

Bertrand Zibi possède aussi la nationalité américaine.

"Nous continuons d'exhorter le gouvernement gabonais à respecter les garanties d'un procès équitable et à veiller à ce que tous les prisonniers soient traités avec humanité et conformément à la loi", a indiqué à l'AFP un responsable du Département d'Etat américain.

Un comité "pour la libération des prisonniers politiques et personnes kidnappées", récemment créé, considère M. Zibi comme un "prisonnier politique", de même que Landry Amiang Washington, blogueur virulent contre le pouvoir arrêté par la police à sa descente d'avion en provenance des Etats Unis courant août 2016 et dans l'attente de son procès.

Il y ajoute le blogueur Hervé Mombo, arrêté le 27 août 2017, aujourd'hui dans l'attente de la décision du juge d'instruction, selon son avocat qui estime que son client n'a pas subi de torture mais subit des "mauvaises conditions de détention".

Avec AFP

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