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La justice nigériane ordonne le dégel des comptes des manifestants #EndSARS


Des gens brandissent des banderoles alors qu'ils manifestent dans la rue pour protester contre la brutalité policière à Lagos, au Nigeria, le samedi 17 octobre 2020.
Des gens brandissent des banderoles alors qu'ils manifestent dans la rue pour protester contre la brutalité policière à Lagos, au Nigeria, le samedi 17 octobre 2020.

La justice nigériane a ordonné mercredi à la Banque centrale de procéder au dégel des comptes bancaires de 20 figures du mouvement de contestation contre les violences policières qui avait secoué les grandes villes du sud du pays en octobre.

Les comptes bancaires de ces manifestants, qui avaient reçu le soutien de nombreuses personnalités à travers le monde, avaient été bloqués en novembre.

Le gel était intervenu peu après la fin du mouvement de contestation, qui avait duré plusieurs semaines, avant d'être réprimé par les autorités et de dégénérer en émeutes et pillages.

Selon le quotidien This Day, l'ordonnance du tribunal avait été adressée à sept grandes banques, dont First Bank Nigeria et United Bank of Africa. Le gel devait durer au maximum 180 jours, et ce délai a expiré la semaine dernière.

Mercredi, le juge Ahmed Mohammed a ordonné le dégel de ces comptes après un accord passé entre les avocats des manifestants et de la Banque centrale.

"L'ordonnance du 4 novembre 2020, ordonnant le gel des comptes (...) est annulée", a-t-il déclaré.

Le pays le plus peuplé d'Afrique avait été secoué en octobre par cette vague de manifestations qui réclamait le démantèlement d'une unité de police, la brigade spéciale anti-vols (SARS), accusée d'exactions, et pour une partie, contre le pouvoir en place.

"Le pouvoir du peuple est plus fort que ceux qui sont au pouvoir", peut-on lire sur une pancarte tenue par un manifestant au péage de Lekki toll Plaza à Lagos, au Nigeria, le 12 octobre 2020.
"Le pouvoir du peuple est plus fort que ceux qui sont au pouvoir", peut-on lire sur une pancarte tenue par un manifestant au péage de Lekki toll Plaza à Lagos, au Nigeria, le 12 octobre 2020.

Ce mouvement, baptisé #EndSARS, avait été violemment réprimé notamment le 20 octobre à Lagos, lorsque les forces de sécurité avaient tiré sur la foule rassemblée pacifiquement au péage de Lekki, épicentre de la contestation dans la capitale, tuant au moins 10 personnes selon Amnesty International.

Devant une commission d'enquête mise en place par l'Etat de Lagos, l'armée avait nié avoir eu recours à des balles réelles, affirmant que seules des balles à blanc avaient été tirées.

Depuis le début de l'année, l'enquête patauge, les responsables de l'armée, convoqués à trois reprise devant cette commission, ne s'étant plus présentés.

Plusieurs activistes appellent à occuper samedi le péage de Lekki, pour protester contre sa prochaine réouverture, décidée samedi par la justice.

Ils considèrent ce lieu comme une scène de crime qui doit rester en l'état tant que les responsables de la répression n'ont pas été jugés.

Sur twitter au Nigeria, le message "Pas de justice, pas de réouverture, occupons samedi 13 février le péage de Lekki" était largement partagé.

En réaction, certains internautes ont appelé à une contre-manifestation, utilisant le hashtag #DefendLagos.

Ces dernier appellent à se rendre le même jour sur le péage pour "défendre Lagos" des risques de "pillages" et "d'émeutes", faisant craindre une confrontation et de nouvelles violences.

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