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La Havane "ne négociera jamais sous la pression", selon un ministre cubain


Le ministre cubains des affaires étrangères Bruno Rodriguez, à Vienne, 19 juin 2017.
Le ministre cubains des affaires étrangères Bruno Rodriguez, à Vienne, 19 juin 2017.

Cuba ne "négociera jamais sous la pression ou la menace", a prévenu lundi depuis Vienne le ministre cubain des Affaires étrangères en réponse au durcissement de la politique américaine vis-à-vis de l'île annoncé par Donald Trump la semaine dernière.

"Jamais nous ne négocierons sous la pression ou la menace (...) Cuba ne fera pas de concessions sur sa souveraineté et son indépendance, ne négociera pas sur ses principes et n'acceptera jamais (l'imposition) de conditions" par les Etats-Unis, a déclaré Bruno Rodriguez lors d'une conférence de presse tenue en marge d'une visite officielle en Autriche.

Donald Trump avait martelé vendredi en Floride sa volonté de recalibrer le rapprochement avec Cuba, lancé fin 2014 par son prédécesseur Barack Obama après plus d'un demi-siècle de tensions, dénonçant avec véhémence le régime "brutal" au pouvoir à La Havane.

"Ce n'est pas une directive présidentielle des Etats-Unis qui pourra faire plier la politique" de Cuba, a répondu lundi M. Rodriguez, dénonçant le "spectacle grotesque" donné le 16 juin par Donald Trump face à de nombreux anti-castristes massés dans un théâtre de Miami.

Devant ce parterre tout acquis, le Républicain avait dénoncé le régime "brutal" de La Havane et était revenu sur une série d'assouplissements à l'embargo américain qui avaient été concédés par Barack Obama dans le cadre du spectaculaire rapprochement engagé fin 2014 entre les deux pays.

Parmi ces nouvelles mesures, figurent la limitation des transactions avec les entités contrôlées par l'armée cubaine, omniprésentes dans le secteur du tourisme, et une application plus stricte des restrictions sur les voyages d'Américains vers l'île communiste, en forte hausse depuis 2015.

De nombreux experts et partisans du rapprochement aux Etats-Unis ainsi que plusieurs dissidents modérés sur l'île estiment que ces mesures risquent de provoquer l'inverse des objectifs déclarés de Trump.

Selon eux, ce durcissement pénalisera un secteur privé cubain fortement dépendant du tourisme - alors que Trump affirme vouloir le soutenir - tout en donnant plus d'arguments aux partisans d'une ligne dure au sein du gouvernement communiste cubain.

Dans la foulée des déclarations de Trump, le gouvernement cubain avait regretté "une rhétorique hostile qui rappelle les temps de la confrontation ouverte" de la Guerre froide.

Mais La Havane avait aussi tenu à réitérer "sa volonté de continuer le dialogue respectueux et la coopération" engagées avec Washington depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux ex-ennemis de la guerre froide en 2015.

Les deux pays sont notamment engagés dans des pourparlers sur la lutte contre le trafic de drogue, l'immigration illégale, l'environnement ou la propriété intellectuelle.

Avec AFP

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