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La CPI déclare ne pas négliger l'ampleur des exactions commises par les autorités au Gabon


L’avocat d’Emmanuel Altit, à droite, s’entretient avec le procureur Fatou Bensouda, à la Cour pénale internationale à La Haye le 28 janvier 2016.
L’avocat d’Emmanuel Altit, à droite, s’entretient avec le procureur Fatou Bensouda, à la Cour pénale internationale à La Haye le 28 janvier 2016.

La Cour pénale internationale (CPI), qui a déclaré vendredi ne pas ouvrir d'enquête sur les violences post-électorales de 2016 au Gabon, ne néglige pas pour autant l'ampleur des exactions commises par les autorités, a estimé samedi l'avocat des victimes.

"La procureure ne discute pas de l'importance des crimes commis au Gabon par les autorités, il pose simplement la question de leur qualification juridique", a déclaré à l'AFP Me Emmanuel Altit, avocat de victimes et de l'opposant Jean Ping.

La procureure (de la CPI) Fatou Bensouda a disqualifié vendredi les accusations de "crime contre l'humanité" ou d'"incitation au génocide" formulées par les trois plaignants (le gouvernement, l'opposition et 15 ONG) au Gabon, où la CPI s'est déclarée incompétente pour mener une enquête sur les violences post-électorales de 2016.

Me Altit estime que la CPI peut toujours "réexaminer l'affaire" avec de "nouveaux éléments qui montreraient la volonté des autorités de mener une attaque générale et systématique contre l'opposition".

La présidentielle de 2016 au Gabon avait donné lieu à des violences meurtrières après l'annonce de la victoire du président sortant Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009, un résultat contesté par son principal adversaire, Jean Ping, et mis en doute par des observateurs internationaux.

Fin septembre 2016, le gouvernement gabonais avait saisi la CPI pour des "faits relevant de l'incitation à commettre le crime de génocide" de la part de certains opposants.

L'opposition et la société civile avaient aussi saisi la CPI pour "crimes contre l'humanité", accusant les forces de l'ordre d'exactions lors de la manifestation du 31 août 2016, suivie de violences contre le QG de Jean Ping dans la nuit du 31 août au 1er septembre, et de plusieurs actes de répression par des milices armées en septembre.

Les autorités gabonaises se sont "réjouies" samedi de la décision de la CPI.

Le représentant principal de la plainte des 15 ONG, Georges Mpaga, considère que le jugement de la Cour est "inacceptable".

"Les victimes, les familles de victimes, les défenseurs des droits humains qui avaient fait confiance à la CPI sont aujourd'hui abasourdis" par la décision de la Cour, a réagi samedi M. Mpaga, qui a récolté plusieurs témoignages de victimes ou de proches de victimes transmis à la CPI.

Avec AFP

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