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La Colombie crée un commando d'élite contre les guérilleros et les narcos


Patrouille des forces spéciales de la marine à Buenaventura en Colombie, le 28 mars 2014. Cette ville est une porte d'entrée pour les expéditions de cocaïne. (AP/Fernando Vergara)
Patrouille des forces spéciales de la marine à Buenaventura en Colombie, le 28 mars 2014. Cette ville est une porte d'entrée pour les expéditions de cocaïne. (AP/Fernando Vergara)

Le président colombien Ivan Duque a annoncé lundi la création d'une force d'élite pour combattre les guérilleros dissidents des Farc et de l'ELN, ainsi que les narco-trafiquants qui, selon le gouvernement, ont trouvé refuge au Venezuela voisin.

Ce Commando spécialisé contre le trafic de stupéfiants et les menaces transnationales sera lancé "le 26 février prochain, entrera pleinement en opération au mois de mai et va nous permettre de porter des coups certains au narco-trafic", a-t-il déclaré à Radio Nacional.

Sans préciser le nombre de militaires de cette force, M. Duque a assuré que son "but cette année est de frapper les chefs du narco-terrorisme (...) afin qu'ils soient capturés ou abattus".

Parmi les "objectifs de forte valeur", il a cité d'ex-chefs des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui ont rejeté l'accord de paix signé en 2016 par l'ancienne guérilla marxiste, comme Ivan Marquez, Jesus Santrich, Hernan Dario Velasquez, alias "El Paisa", et Henry Castellanos, alias "Romaña", entre autres.

Dans la liste figurent aussi des membres de l'Armée de libération nationale (ELN), considérée comme la dernière rébellion active de Colombie, et du Clan del Golfo, principal gang du pays.

"Il est clair que beaucoup d'entre eux sont protégés au Venezuela parce que le Cartel de los Soles est au côté de Nicolas Maduro, et mène des opérations de narco-trafic", a affirmé Ivan Duque.

Les Etats-Unis et la Colombie accusent le président vénézuélien de diriger cette organisation, comptant des responsables politiques de haut rang, ainsi que des membres de l'armée et du pouvoir judiciaire vénézuéliens.

Selon les services de renseignement militaire, quelque 1.400 hommes de groupes armés colombiens se trouvent au Venezuela, se déplaçant des deux côtés de la frontière de plus de 2.200 km.

"Il n'y a pas de refuge qui tienne, la justice doit atteindre les criminels où qu'ils soient", a averti Ivan Duque, sans mentionner d'action directe ou secrète en territoire vénézuélien.

En 2008, la Colombie avait mené en Equateur, autre pays frontalier, une opération lors de laquelle avait été tué un des leaders des Farc, ce qui avait déclenché une crise diplomatique avec Quito.

Marquez, Santrich et une vingtaine d'autres ex-Farc se sont marginalisés en août 2019 de l'accord de paix qui a mis fin à plus d'un demi-siècle de confrontation armée, et ont formé une nouvelle rébellion, la Segunda Marquetalia.

Les dissidents, l'ELN et des gangs issus des milices paramilitaires d'extrême droite, démobilisées en 2006, se disputent le contrôle du trafic de cocaïne, des mines illégales et de l'extorsion en Colombie, confrontée à la pire vague de violence depuis le désarmement des Farc.

Caracas, qui nie donner refuge aux rebelles, a rompu ses relations avec Bogota en février 2019 lorsque Ivan Duque a reconnu l'opposant Juan Guaido comme président par intérim.

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