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L'opposition syrienne demande une pause du dialogue


Staffan de Mistura, le médiateur de l'ONU pour la Syrie, à Genève le 14 mars 2016. (REUTERS/Ruben Sprich)
Staffan de Mistura, le médiateur de l'ONU pour la Syrie, à Genève le 14 mars 2016. (REUTERS/Ruben Sprich)

Sur le terrain la trêve semblait sur le point de voler en éclats avec de nouveaux combats meurtriers.

A Genève, une délégation du Haut comité des négociations (HCN) a demandé à l'émissaire de l'ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura, de faire une pause en attendant des réponses du régime de Damas sur la transition politique et les questions humanitaires, a déclaré lundi à l'AFP un membre du HCN.

Le coordinateur de l'opposition, Riad Hijab, a lui jugé "inacceptable" de poursuivre les négociations, alors que le régime de Damas continuait de "bombarder et d'affamer les civils" en menant une offensive militaire contre la région d'Alep, en dépit de la trêve.

Un négociateur du HCN a toutefois confié à l'AFP que l'opposition était divisée entre "ceux qui sont enclins à suspendre la participation et d'autres qui insistent pour rester" à Genève.

Le HCN, qui regroupe les principaux représentants de l'opposition et de la rébellion syrienne, reste pour l'instant à Genève, où se déroule depuis le 13 avril le second round de pourparlers sur la paix sous l'égide de l'ONU.

Lundi, M. de Mistura a également rencontré le chef de la délégation du régime de Damas, Bachar al-Jaafari, qui a évoqué de "nouvelles idées", sans plus de précisions.

Le HCN réclame la mise en place d'un organe gouvernemental de transition sans le président syrien Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 16 ans. Le régime syrien, lui, se dit prêt à envisager un gouvernement de coalition avec l'opposition, mais considère que le sort du président Assad n'est pas négociable.

Une trêve fragile

Sur le terrain, la trêve était lundi sur le point de voler en éclats. L'accord de cessation des hostilités imposé par Washington et Moscou s'effrite depuis une semaine, après avoir été globalement respecté depuis le 27 février.

Les combats et les bombardements s'intensifient, surtout dans la métropole d'Alep et sa province, au nord du pays.

Dix groupes rebelles principalement islamistes, dont les influents Ahrar al-Cham et le groupe d'inspiration salafiste Jaich al-Islam, ont annoncé lundi qu'ils mettaient en place une riposte coordonnée.

"Après une augmentation des violations de la part des forces du régime, visant notamment des camps de déplacés et des quartiers résidentiels, nous déclarons la création d'un centre d'opérations conjoint et le début d'une bataille pour y répondre", ont-ils indiqué dans un communiqué, promettant "une réponse forte qui servira de leçon" au régime.

La bataille annoncée "concerne le nord de la province de Lattaquié", un des principaux fiefs de Bachar al-Assad dans l'ouest, a expliqué à l'AFP le porte-parole de Jaich al-Islam, Islam Allouche.

L'offensive de la rébellion a effectivement commencé dans cette région lundi, selon une source rebelle locale. "Nous voulons récupérer les régions contrôlées par le régime durant la trêve à Jabal al-Akrad et Jabal al-Turkmen", des hauteurs dans la province de Lattaquié, a-t-elle affirmé à l'AFP.

Les combats se concentraient autour du village de Kinsabba, le dernier fief rebelle de Lattaquié repris par le régime.

Les affrontements continuent de faire rage également sur plusieurs fronts dans la province d'Alep, morcelée entre armée, rebelles, jihadistes et Kurdes.

Dans la ville éponyme divisée en deux depuis 2012, huit personnes ont été tuées lundi par des roquettes lancées par des rebelles sur des quartiers tenus par le régime, selon la télévision d'Etat.

La veille, 22 civils étaient morts dans des bombardements mutuels, soit l'un des bilans les plus lourds depuis l'entrée en vigueur de la trêve.

L'ONG Médecins sans Frontières (MSF) a jugé "critique" la situation d'environ 100.000 personnes prises au piège dans le nord de la Syrie.

Exprimant sa "vive préoccupation face à la dégradation de la situation", la France a indiqué lundi que le régime portait "la principale responsabilité des violations", rappelant que Damas "empêchait la livraison de vivres et de médicaments à des centaines de milliers de personnes". Le président français François Hollande a déclaré lundi au Caire qu'il fallait "tout faire" pour maintenir la trêve entre régime et rebelles en Syrie.

"Ces actions du régime mettent en péril les négociations de Genève", a d'ailleurs souligné la diplomatie française.

Avec AFP

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