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L'ONU optimiste mais prudente sur l'autorisation de manifester en RDC


Félix Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) accompagné de ses partisans avance, sur une véhicule, vers le lieu de son meeting à N’Djili, Kinshasa, 24 avril 2018.
Félix Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) accompagné de ses partisans avance, sur une véhicule, vers le lieu de son meeting à N’Djili, Kinshasa, 24 avril 2018.

Les Nations unies ont salué mercredi à Kinshasa la décision des autorités congolaises d'autoriser un meeting de l'opposition la veille dans la capitale, tout en déplorant la répression d'autres manifestations dans l'est de la République démocratique du Congo.

Mardi, l'opposition congolaise a pu tenir à Kinshasa son premier meeting autorisé par le pouvoir depuis septembre 2016, pendant lequel son leader, Félix Tshisekedi, s'est montré offensif à huit mois de l'élection présidentielle censée marquer la fin du règne du président Joseph Kabila.

"La décision du gouverneur (de Kinshasa André Kimbuta) d'autoriser cette réunion politique est une décision que nous saluons, tout comme nous saluons le caractère pacifique de la réunion politique d'hier", a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), lors d'une conférence de presse.

>> Lire aussi : L'opposition offensive pour son premier meeting autorisé depuis septembre 2016 en RDC

Le directeur du bureau de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH), Abdoul Aziz Thioye, a pour sa part estimé qu'il était "trop tôt pour tirer une tendance" sur ce qui s'est passé à Kinshasa, alors que "quelques entraves" étaient observées dans d'autres villes du pays.

"Hier (mardi), une manifestation a été empêchée à Kisangani (nord-est), un membre de la société civile a été arrêté et jugé en procédure de flagrance. Il y a une appréciation variable", a rappelé M. Thioye dans cette conférence conjointe. "C'est quand même déplorable", a-t-il regretté.

Cet activiste, Mateus Kanga, accusé d'avoir incité la population à la "désobéissance civile", a été condamné à 6 mois de prison, 24 heures après son arrestation.

>> Lire aussi : "Trêve politique" conclue en préparation du rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi en RDC

Mercredi, "une manifestation a été dispersée à Beni", dans la province voisine du Nord-Kivu (est), a encore dit le chef du BCNUDH.

Cette marche a été organisée par le mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha) "pour protester contre les massacres sans fin à Beni", explique le mouvement sur son compte twitter.

"La police nous a dispersé avec brutalité, 42 personnes ont été arrêtées et 4 autres blessées", déclaré à l'AFP Ghislain Muhiwa, un militant ayant participé à la marche.

>> Lire aussi : L'opposition autorisée à célébrer les 28 ans du multipartisme en RDC

Interrogé par l'AFP, le Colonel Safari Kazingufu, chef de la police de Beni, a affirmé avoir interpellé "40 personnes qui troublaient l'ordre public, nous les avons arrêtés sans brutalité".

La manifestation de l'UDPS, "démontre qu'il est possible d'organiser une manifestation sans pour autant que cette manifestation puisse dégénérer en violences", a estimé M. Thioye.

Il y a deux mois, le sang coulait dans les rues de Kinshasa pendant la répression de marches des catholiques interdites par le pouvoir.

Avec AFP

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