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L’ONU envoie une mission d'évaluation sur les violences au Kasaï-central


Les troupes des Nations unies lors d’une opération de récupération d’armes de groupes armés en RDC, 20 mai 2014.
Les troupes des Nations unies lors d’une opération de récupération d’armes de groupes armés en RDC, 20 mai 2014.

La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a annoncé mercredi l'envoi d'une mission d'évaluation dans une région reculée en proie à des affrontements violents depuis plusieurs jours entre des miliciens et les forces de l'ordre congolaises.

Selon plusieurs sources locales, ces combats opposent soldats et policiers congolais aux partisans d'un chef coutumier défunt, Kamwina Nsapu depuis vendredi, dans le territoire de Luiza, frontalier de l'Angola dans la province du Kasaï-central (Centre de la RDC).

"Cette situation à Luiza est très préoccupante. Nous avons appris qu'il y aurait une quarantaine de tués", a déclaré le colonel Félix-Prosper Basse, porte-parole de la mission onusienne, lors d'une conférence de presse à Kinshasa.

"Dans le cadre de ces informations qui sont assez alarmantes, la Monusco a décidé de déployer une mission d'évaluation dès demain [jeudi] pour aller faire le point de la situation", a-t-il ajouté.

Sollicitées par l'AFP à plusieurs reprises depuis vendredi, les autorités provinciales du Kasaï-central sont restées injoignables.

Depuis septembre 2016, le Kasaï-Central est le théâtre de violences à répétition entre forces de l'ordre et miliciens de Kamwina Nsapu, tué dans une opération de police le mois précédent après avoir contesté l'autorité du pouvoir de Kinshasa.

La vague des violences - qui a fait au moins 170 morts - a surtout secoué la ville de Kananga, capitale du Kasaï-central avant de se propager aux régions voisines du Kasaï et du Kasaï-Oriental.

L'extension du conflit a été facilitée par un fort ressentiment de la population locale contre le pouvoir central et les autorités provinciales après une succession de nominations de personnes réputées proche de la majorité politique en remplacement de chefs décédés, au détriment de leur héritier naturel.

Enterré par les autorités sans respecter le rite traditionnel, Kamwina Nsapu est considéré comme toujours vivant par ses partisans. Plusieurs autres chefs coutumiers s'inquiètent d'une désacralisation des charges coutumières qui pourrait remettre en cause leur succession, les pouvoirs mystiques des chefs étant censés se transmettre à l'héritier au moment de l'enterrement.

Présente en RDC depuis 1999, la Mission de l'ONU déploie plus de 19.000 soldats, policiers et observateurs militaires dans l'Est du pays et à Kinshasa. Elle ne dispose d'aucunes troupes dans les trois Kasaï.

Avec AFP

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