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Exactions et massacres au Mali: l'ONU accuse soldats et jihadistes


Des soldats de l'armée malienne sont vus sur la place de l'Indépendance après une mutinerie, à Bamako, au Mali, le 18 août 2020.
Des soldats de l'armée malienne sont vus sur la place de l'Indépendance après une mutinerie, à Bamako, au Mali, le 18 août 2020.

Militaires maliens et groupes jihadistes se sont rendus coupables de nouvelles violations des droits de l'Homme au Mali, dont des massacres et exactions contre des civils, entre juillet et septembre, selon un document de l'ONU consulté jeudi par l'AFP.

Cette note trimestrielle de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) fait état de 375 violations des droits de l'Homme recensées dans le pays au troisième trimestre : 163 imputées aux groupes jihadistes opérant au Mali, 162 à l'armée malienne, 33 aux milices et autres groupes armés d'autodéfense communautaire et 17 aux groupes armés signataires de l'accord de 2015 pour la paix dans le nord du Mali.

Le document de la Minusma lève le voile sur plusieurs épisodes meurtriers passés jusqu'ici sous silence compte tenu des difficultés d'accès au terrain.

Ainsi, dans le centre du Mali où les Forces armées maliennes (FAMa) mènent depuis le début de l'année une opération de grande ampleur, souvent accompagnées de "personnel militaire étranger", 14 corps ont été retrouvés morts les mains liées à Gassel, et 43 personnes ont été tuées à Gouni, tous des civils, écrit l'ONU.

L'armée malienne a déjà été accusée par le passé de massacres de civils de grande ampleur, à Moura et Hombori notamment. Les exactions imputées aux groupes jihadistes - certains affiliés à Al-Qaïda, un autre au groupe Etat islamique - ont presque toutes eu lieu dans le nord-est du Mali (régions de Gao et Ménaka) où des combats les opposent fréquemment depuis mars.

La présence présumée de supplétifs du groupe russe de mercenaires Wagner au côté des FAMa a largement été critiquée par des ONG de défense des droits de l'Homme et par les partenaires internationaux du Mali, sans que Bamako la reconnaisse officiellement.

Dans sa note, l'ONU évoque abondamment la présence de ce "personnel militaire étranger", mais également de chasseurs traditionnels dozos, aux côtés des militaires maliens.

Selon le document, le 12 septembre, la population de Gassel (village de la région de Douentza) a découvert les corps de 14 personnes non loin du village "avec les mains attachées dans le dos" quelques heures après leur arrestation par l'armée et le "personnel militaire étranger". Bamako dément toute opération militaire à Gassel, selon l'ONU.

Cinq jours plus tard, à Gouni, le "personnel militaire étranger accompagné de chasseurs traditionnels" a tué une "cinquantaine de personnes dont 43 formellement identifiées", écrivent les Nations unies, selon qui les autorités de Bamako ont ouvert une enquête sur ce drame.

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