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L'Iran, la Libye et le Sahel au coeur de la visite de Mike Pompeo au Maroc


Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accompagné du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, au département d'État à Washington, le mardi 22 octobre 2019. (Photo AP / Jose Luis Magana)
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accompagné du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, au département d'État à Washington, le mardi 22 octobre 2019. (Photo AP / Jose Luis Magana)

La "menace" de l'Iran, le règlement du conflit libyen et la situation dans le Sahel ont été au centre des discussions du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avec son homologue marocain Nasser Bourita, a indiqué ce dernier dans une déclaration.

Concernant l'Iran, avec lequel le Maroc a rompu ses relations diplomatiques, l'entretien a porté sur "les efforts pour contrer les tentatives d'élargissement de l'influence iranienne dans la région, y compris l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest", précise cette déclaration.

Fin novembre, le département d'Etat avait décrit le Maroc comme un "partenaire essentiel" dans la stratégie diplomatique des Etats-Unis dans la région, qui inclut la normalisation des relations avec Israël.

M. Pompéo est le plus haut responsable américain à se rendre au Maroc depuis l'élection de Donald Trump.

Son programme officiel prévoyait à l'origine une audience avec le roi du Maroc Mohamed VI à son arrivée à Rabat mais il a été bouleversé avec sa décision de rester mercredi soir à Lisbonne pour une rencontre impromptue avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le secrétaire d'Etat américain est finalement reparti pour Washington jeudi soir sans rencontrer le roi. Le point de presse prévu après son entretien avec M. Bourita a été annulé.

- "Grande relation" -

"Il y a une grande relation entre nos deux pays et nous renforçons tous les deux la sécurité de nos populations", a-t-il dit dans sa seule déclaration à la presse, avant une rencontre avec le patron de la police et des renseignements intérieurs, Abdellatif Hammouchi, consacrée à la lutte contre le terrorisme.

A Lisbonne, M. Pompeo et Netanyahu ont "discuté des efforts pour contrer l'influence déstabilisatrice de l'Iran dans la région (...) et d'autres sujets liés à la sécurité d'Israël", a écrit M. Pompeo sur Twitter.

Cette rencontre entre MM. Netanyahu et Pompeo était la première depuis que les Etats-Unis ont modifié, il y a deux semaines, leur position sur le statut légal des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, allant ainsi à l'encontre de résolutions de l'ONU, ce qui a suscité une vague de réprobation dans le monde.

Fin novembre, le roi du Maroc avait lui-même dénoncé des "pratiques contraires aux résolutions de la légitimité internationale" et appelé à "mettre un terme à la politique de colonisation dans les Territoires palestiniens occupés" dans un message adressé au président du comité ad-hoc de l'ONU et publié par l'agence officielle MAP.

Il avait aussi réitéré son soutien à une solution à deux Etats avec Jérusalem-Est "comme capitale" de l'Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Le Maroc n'a pas officiellement de relations avec Israël. Le royaume a rompu ses relations avec l'Iran en mai 2018 en l'accusant d'avoir participé à des livraisons d'armes au Front Polisario, mouvement indépendantiste au Sahara Occidental, via son allié le Hezbollah libanais.

La visite de Mike Pompeo est intervenue alors que les Etats-Unis doivent dévoiler leur projet de paix pour le Moyen-Orient qui a déjà conduit Jared Kushner, le gendre et conseiller du président Donald Trump au Maroc puis en Jordanie au printemps dernier, en quête de soutien de ses alliés arabes.

Annoncé de longue date, le plan de paix de la Maison Blanche devait être connu après les élections israéliennes de septembre mais celles ci n'ont pas donné de vainqueur clair et depuis aucun nouveau calendrier n'a été donné.

La coopération sécuritaire entre le Maroc et les Etats-Unis se traduit notamment par des exercices militaires conjoints et par l'achat d'armement américain. Ainsi, le département d'Etat a récemment donné son feu vert pour la vente de 36 hélicoptères d'attaque AH-64E Apache, pour un montant de 4,25 milliards de dollars.

Avec AFP

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