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L'état d'urgence prolongé pour la troisième fois en France


Des soldats patrouillent au marché de Noël le long de l'avenue des Champs-Elysées à Paris, 24 novembre 2015.
Des soldats patrouillent au marché de Noël le long de l'avenue des Champs-Elysées à Paris, 24 novembre 2015.

La nouvelle prolongation de l'état d'urgence post-attentats vise entre autres à assurer la sécurité de l'Euro-2016 et du Tour de France cycliste.

Le Parlement a voté jeudi une troisième prolongation de l'état d'urgence post-attentats en France, jusqu'à fin juillet.

Par 46 voix contre 20 et deux abstentions, les députés ont voté une prolongation de deux mois de l'état d'urgence instauré dans la foulée des attentats du 13 novembre par le président François Hollande. Il avait déjà été prorogé de trois mois par le Parlement en novembre, puis encore en février.

"La menace terroriste demeure à un niveau élevé et la France représente comme l'UE une cible", a justifié à l'ouverture des débats le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Selon le patron du renseignement intérieur français, Patrick Calvar, auditionné le 10 mai par une commission parlementaire, la France reste plus que jamais "clairement visée" par l'Etat islamique (EI), qui pourrait mener "une campagne terroriste" avec des engins explosifs visant une foule.

"Si les attentats de novembre dernier ont été perpétrés par des kamikazes et par des gens armés de kalachnikov (...), nous risquons d'être confrontés à une nouvelle forme d'attaque: une campagne terroriste caractérisée par le dépôt d'engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d'action étant multiplié pour créer un climat de panique", a mis en garde M. Calvar, un peu moins d'un mois avant le début de l'Euro de football en France.

Ainsi, la France est "aujourd'hui, clairement, le pays le plus menacé", tant par l'EI que par Al-Qaïda qui "veut redorer son blason" et ses déclinaisons régionales au Maghreb et dans la péninsule arabique.

Après leur vote sur l'état d'urgence, les députés devaient dans l'après-midi donner leur feu vert à un projet de réforme pénale, censé prendre le relais de l'état d'urgence avec de nouvelles mesures antiterroristes.

Depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence, des partis de gauche et des associations de défense des droits de l'Homme et des libertés publiques se sont inquiétés d'un risque de pérennisation de ce régime.

François Hollande avait proposé de l'inscrire dans la Constitution, mais il avait finalement dû renoncer, faute de consensus politique sur cette réforme qui comprenait également le très controversé élargissement de la déchéance de nationalité.

Après le vote du sénat il y a deux semaines, le vote de ce jeudi a donné lieu à un débat très politique, émaillé de passes d'armes entre le gouvernement socialiste, l'opposition de droite, et l'extrême droite.

La droite a voté pour la prolongation, déplorant cependant un "état d'urgence au rabais", avec la fin annoncée des perquisitions administratives, et une prolongation de seulement deux mois au lieu de six.

Largement utilisées après les attentats, les perquisitions administratives "ne présentent plus le même intérêt opérationnel" désormais, selon le ministre Cazeneuve.

Des députés de la gauche radicale et écologistes ont voté contre "une banalisation de l'état d'exception". Cette nouvelle prolongation de l'état d'urgence intervient dans un contexte social tendu en France, avec une contestation depuis deux mois dans la rue, émaillée de violences, contre un projet de loi du gouvernement sur le droit du travail.

Les autorités françaises attendent par ailleurs près de deux millions de visiteurs à l'Euro 2016, qui se déroulera du 10 juin au 10 juillet, mais aussi le Tour de France cycliste en juillet. Elles ont multiplié les exercices pour parer à d'éventuelles attaques durant les matches de l'Euro qui se dérouleront dans plusieurs grandes villes de France, telles Bordeaux, Lille ou Marseille, outre le Stade de France à Paris.

Avec AFP

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