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Kinshasa appelé à "enquêter" sur l'implication des autorités dans les violences au Kasaï


Les soldats de la Mission de stabilisation de la Monusco dans un village du district de Kamonia, l'une des zones les plus touchées par les conflits dans la région du Kasaï, RDC, 24 octobre 2017.
Les soldats de la Mission de stabilisation de la Monusco dans un village du district de Kamonia, l'une des zones les plus touchées par les conflits dans la région du Kasaï, RDC, 24 octobre 2017.

Le gouvernement de Kinshasa a été invité mardi à "enquêter" sur l'implication de certaines autorités congolaises dans le soutien aux milices qui ont ensanglanté la région du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo en 2016-2017, selon un rapport.

Le gouvernement congolais est appelé à "enquêter sur l'implication des autorités provinciales et nationales dans le soutien des milices" dans le conflit qui a fait plus de 3.000 morts entre septembre 2016 et juillet 2017 au Kasaï, écrit le Groupe d'étude sur le Congo (GEC) de l'université de New-York.

Alors que l'insurrection "était extrêmement brutale, la réponse militaire étroite et disproportionnée du gouvernement a aggravé la crise", note GEC dans ce rapport intitulé, "mettre le feu à sa propre maison: la crise au Kasaï, la manipulation du pouvoir coutumier et l'instrumentalisation du désordre".

La région du Kasaï a basculé dans la violence en août 2016 après la mort d'un chef traditionnel, Kamuina Nsapu, tué dans un assaut des forces de sécurités congolaises après s'être ouvertement opposé au pouvoir de Kinshasa.

Une lutte localisée pour le pouvoir coutumier s'est rapidement répandue dans quatre provinces, et a fait plus de 3.000 morts, causé le déplacement de 1,4 million de personnes en l'espace d'une année.

Malgré la complexité de la violence, un thème commun émerge: "la manipulation du conflit par les élites pour se positionner", note GEC.

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L'incertitude générée par la bataille pour la succession du président Joseph Kabila a contribué à cette dynamique, selon le rapport. M. Kabila est arrivé en fin de mandat en décembre 2016 et la présidentielle censée élire son successeur est prévue le 23 décembre 2018.

Selon GEC, "le conflit au Kasaï a vu de nombreux politiciens - dont Évariste Boshab, Hubert Mbingho, Maker Mwangu et Alex Kande - manœuvrer pour des positions d'intermédiation entre conflits +locaux+ et pouvoir politique +national+".

M. Boshab était ministre de l'Intérieur lors du déclenchement des violences, tandis que M. Kande occupait le poste du gouverneur du Kasaï central d'où est partie l'insurrection.

Ancien ministre de l'Enseignement primaire, M. Mwangu est originaire de la province voisine du Kasaï comme M. Mbingho, actuel vice-gouverneur de cette entité. Les quatre hommes sont membres de la majorité présidentielle.

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"Ces luttes intestines au sein de la coalition au pouvoir illustrent les tentatives de Boshab et de Mwangu pour se positionner comme la figure dominante de la province - l'incontournable sur lequel Kabila, ou tout successeur potentiel, peut compter pour y maintenir son contrôle", estime GEC.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende n'a pas réagi immédiatement à ces propos.

Avec AFP

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