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Khmers rouges: pour la première fois, des excuses


Nuon Chea (à g.), au tribunal de Phnom Penh
Nuon Chea (à g.), au tribunal de Phnom Penh
Pour la première fois, un dirigeant Khmer rouge s’est excusé publiquement pour les terribles abus des droits humains commis au Cambodge durant le génocide qu’a connu ce pays dans les années 1970.

Ancien « Frère numéro deux » du régime, Nuon Chea a reconnu jeudi sa responsabilité dans ce bain de sang, devant un tribunal international au Cambodge chargé de le juger pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

« J’assume la pleine responsabilité de ce qui s’est passé durant le "Kampuchéa démocratique" », a-t-il dit, en présentant ses condoléances aux victimes de la terreur – soit près de 2 millions de personnes.

Un autre accusé, Khieu Samphan, ancien chef d'Etat du Kampuchéa démocratique, a également présenté des excuses, tout en rejetant toute responsabilité dans ces atrocités. « Une fois de plus, je m'excuse auprès de vous et toutes les victimes », a-t-il dit à l’assistance au tribunal.

C’est donc la toute première fois que l'un des principaux dirigeants du régime Khmer rouge revendique publiquement la responsabilité du génocide. Auparavant, un autre leader Khmer rouge, Kaing Guek Eav, surnommé « Duch », avait reconnu sa responsabilité pour les crimes atroces commis sous sa supervision dans le centre de torture de Tuol Sleng à Phnom Penh. Mais jamais un dirigeant du régime n’avait revendiqué la responsabilité pour les sévices infligés à l’ensemble des Cambodgiens.

Dans la salle d'audience, des victimes du régime sanglotaient, se rappelant leurs souffrances et évoquant le souvenir de membres de leurs familles tués sous les Khmers rouges.
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