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Un évêque controversé de la RDC porte plainte contre l'ancien président Joseph Kabila


L’ancien président congolais Joseph Kabila, le 23 décembre 2019 à Kinshasa. (Photo: Sylvie Bongo)
L’ancien président congolais Joseph Kabila, le 23 décembre 2019 à Kinshasa. (Photo: Sylvie Bongo)

Un évêque dont l’image est ternie par une sextape diffusée à travers les réseaux sociaux a déposé une dénonciation de crimes contre l’ancien président congolais Joseph Kabila.

Pascal Mukuna, évêque d’un mouvement chrétien charismatique basé à Kinshasa, a déposé une dénonciation de crimes allégués contre l’ancien président congolais Joseph Kabila devant la Cour constitutionnelle.

L’évêque retient près de dix griefs à l’encontre de l’ancien président.

Il cite, entre autres, la tuerie des adeptes de la secte Bundu dia Kongo en 2008 au Kongo central, la répression d'une marche pour réclamer les élections en 2018, l’assassinat de défenseurs de droits de l’homme Armand Tungulu et Floribert Chebeya et la disparition de Fidèle Bazana.

"Je dénonce tous ces crimes auprès de votre office pour qu’une enquête soit ouverte et que M. Kabila réponde de ces crimes survenus sous son règne", écrit M. Mukuna dans sa requête.

L’évêque met aussi sur le dos de M. Kabila l’assassinat en 2017 de deux experts des Nations unies lors d'une insurrection dans le Kasaï, le charnier de Maluku à Kinshasa et bien d’autres violations du code pénal.

Une plainte qui surprend plus d'un, étant donné que M. Mukuna était jusqu'ici considéré comme un proche de l'ancien président et de sa famille politique. Il avait même battu campagne en faveur d’Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du Front commun pour le Congo (FCC), plateforme électorale de l’ancien pouvoir à la présidentielle de 2018.

Quoi qu'il en soit, M. Mukuna devra surmonter au moins 3 obstacles pour voir aboutir sa plainte.

Il y a d'abord sa propre image ternie par une sextape diffusée la semaine dernière à travers les réseaux sociaux. Il dénonce la vidéo et assure qu'il s'agit d'un montage.

Ensuite, certains l'accusent de faire du favoritisme ethnique car l'actuel président Félix Tshisekedi est un Muluba du Kasaï, tout comme l'évêque controversé.

Enfin, il y a la loi Mutinga. Promulguée en 2018, elle accorde une immunité qualifiée aux anciens chefs d'État comme Joseph Kabila, ainsi qu'aux leaders des corps constitués, notamment les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.

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