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JO de Tokyo: voilée, l'arbitre égyptienne de basket Sarah Gamal veut ouvrir la voie


Sarah Gamal arbitre un match entre Al-Ittihad et Al-Geish, Egypte, le 17 avril 2021.
Sarah Gamal arbitre un match entre Al-Ittihad et Al-Geish, Egypte, le 17 avril 2021.

"Pour moi, le voile est normal et ne pose pas de problème", explique à l'AFP l'arbitre égyptienne de basket Sarah Gamal qui, à 32 ans, va découvrir les Jeux olympiques cet été à Tokyo où elle sera l'une des rares officielles du monde arabe et de l'Afrique.

Avec son voile noir frappé de la célèbre virgule d'un équipementier sportif américain, Sarah Gamal se tient au milieu des basketteurs de l'Alexandria United Club, un important club égyptien.

"Depuis le début de mon expérience d'arbitre, je n'ai pas entendu un seul commentaire négatif ou rencontré des obstacles en raison de mon voile", assure-t-elle.

Sarah Gamal possède déjà une solide expérience d'arbitre internationale: elle a dirigé des rencontres du Championnat d'Afrique féminin 2017 et de la Coupe du monde féminine des moins de 17 ans en 2018 au Bélarus.

"Le voile n'a affecté mon travail dans aucune compétition", ajoute-t-elle en se disant "prête" pour les JO.

A ce jour, en basket, seule la Marocaine Chahinaz Boussetta a représenté le monde arabe en tant qu'arbitre aux JO-2016 de Rio. La Fédération internationale de basket (FIBA) a changé son règlement en 2017 pour autoriser le port du hijab (voile) sous certaines conditions.

A Tokyo (23 juillet-8 août), Sarah Gamal arbitrera des rencontres du tournoi de basket 3X3, une discipline opposant deux équipes de trois joueurs/joueuses sur un demi-terrain, qui fera ses grands débuts au programme olympique.

-"Grande passion"-

L'ingénieure civile qui vit à Alexandrie ne craint pas d'avoir à jouer des coudes au milieu des basketteurs.

"J'ai arbitré des matches masculins par le passé avec succès, ce qui m'a valu la confiance de la commission des arbitres égyptiens", rappelle la jeune femme.

Après avoir commencé à jouer au basket à cinq ans en apprenant avec sa soeur aînée, elle est passée à l'arbitrage à 16 ans en raison de sa "grande passion pour une compréhension approfondie des règles", tout en se consacrant à ses études d'ingénieure.

"C'était difficile, car c'est un domaine d'étude qui réclame beaucoup d'efforts", reconnaît-elle.

"Ma famille m'a toujours soutenue", insiste Sarah Gamal, qui précise que ses proches sont "heureux de (sa) sélection (aux JO)": "C'est une grande récompense pour toute la sueur et les larmes" endurées ces dernières années.

Interrogée sur la pression que peut provoquer le fait de représenter son pays, le monde arabe et l'Afrique sur la scène internationale, elle s'est montrée détendue.

"Etre la première femme arabe et africaine arbitrant du 3x3 aux Jeux olympiques est positif. Il n'y a pas pression sur moi et j'ai confiance dans le fait que cela ouvrira la voie à d'autres femmes arabes et africaines arbitres", explique-t-elle.

Si rien ne lui fait "vraiment peur", Sarah Gamal est déterminée à "montrer le meilleur" d'elle-même à Tokyo.

En temps de pandémie mondiale de coronavirus, sa famille n'est pas inquiète du long voyage au Japon et leur "soutien enthousiaste n'a pas diminué", selon la trentenaire.

Et son ambition ne se limite pas aux JO.

"Je veux arbitrer durant les Coupes du monde masculine et féminine et maintenir la confiance que les instances internationales ont mis en moi jusqu'à présent", conclut Sarah Gamal.

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