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Dans Mossoul "libérée", le Premier ministre irakien déclare la "victoire" contre l'EI


Les troupes irakiennes célèbrent leur victoire dans la vieille ville de Mossoul, en Irak, le 8 juillet 2017. (K. Omer / VOA Kurdish)
Les troupes irakiennes célèbrent leur victoire dans la vieille ville de Mossoul, en Irak, le 8 juillet 2017. (K. Omer / VOA Kurdish)

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi est arrivé dimanche dans Mossoul "libérée" et a déclaré la "victoire" contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) à l'issue d'une bataille de près de neuf mois, selon son bureau.

M. Abadi "arrive dans la ville libérée de Mossoul et félicite les combattants héroïques et le peuple irakien pour cette victoire majeure", a déclaré son bureau dans un communiqué.

Le compte Twitter du Premier ministre irakien l'a montré vêtu d'un uniforme militaire en train d'arriver dans la deuxième ville du pays, où il doit faire un discours.

Les combats ne semblent toutefois pas être totalement terminés dans la grand cité du nord irakien et des coups de feu et des frappes aériennes étaient encore audibles quand le bureau du Premier ministre a publié son communiqué.

La reconquête de Mossoul, dont l'EI avait fait son principal bastion en Irak, est la plus importante victoire de l'Irak face à l'EI depuis que le groupe extrémiste sunnite s'était emparé en 2014 de vastes portions de son territoire.

Mais elle ne marque pas pour autant la fin de la guerre contre le groupe ultraradical, responsable d'atrocités dans les zones sous son contrôle et d'attentats meurtriers dans le monde.

La reprise de la grande ville du nord intervient au terme d'une offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Les forces irakiennes avaient capturé en janvier l'est de la cité puis attaqué l'ouest en février. Les combats se sont ensuite intensifiés à mesure que l'étau se resserrait sur les jihadistes dans la vieille ville, un espace étroit et densément peuplé.

Ces derniers jours, les quelques jihadistes encore présents à Mossoul étaient assiégés dans un réduit de la vieille ville, le long du Tigre.

Le commandement irakien des opérations conjointes a annoncé dimanche que les forces de sécurité avaient tué "30 terroristes" qui tentaient de s'enfuir en traversant le fleuve, qui sépare la cité en deux.

La veille, ce commandement avait déjà signalé la mort de jihadistes tués ou capturés en tentant de fuir la poche sous leur contrôle.

- Conditions 'terribles' -

Les près de neuf mois de campagne militaire ont entraîné une crise humanitaire majeure, marquée par la fuite de près d'un million de civils selon l'ONU, dont 700.000 sont toujours déplacés.

Les civils piégés dans la ville ont vécu dans des conditions "terribles", subissant pénuries en tout genre, bombardements et intenses combats, et servant de "boucliers humains" d'après les Nations unies.

Parmi les centaines de civils qui fuyaient quotidiennement ces derniers jours, des journalistes de l'AFP à Mossoul ont vu une soixantaine de femmes et des enfants, inconsolables et traumatisés.

Parmi eux Fatima, qui venait de revoir le ciel après quatre mois passés dans un sous-sol, sans "presque aucune nourriture ni eau". Quand son groupe s'est mis en marche, son frère a été touché par une balle de sniper jihadiste, a-t-elle raconté.

Plus loin, une mère de famille, tunique noire et voile bleu ciel, suppliait un soldat de l'écouter. Le visage défiguré par le chagrin, elle a dit qu'elle venait juste de perdre son fils de 7 ans dans un bombardement au moment de leur fuite. "Je n'ai rien pu faire", criait-elle.

Mossoul avait une importante dimension symbolique pour l'EI: son chef Abou Bakr al-Baghdadi y avait fait en juillet 2014 son unique apparition publique après la proclamation d'un "califat" sur les vastes territoires conquis par le groupe jihadiste en Irak et en Syrie.

L'EI contrôle cependant toujours quelques zones en Irak, notamment les villes de Tal Afar (50 km à l'ouest de Mossoul) et Hawija (environ 300 km au nord de Bagdad) et des zones désertiques de la province d'Al-Anbar (ouest), comme la région d'al-Qaïm, frontalière de la Syrie.

Le groupe extrémiste tient également des territoires dans l'est et le centre de la Syrie, dont la vallée de l'Euphrate autour de Deir Ezzor, même s'il a perdu du terrain depuis 2015 et que son fief de Raqa (nord) est assiégé par des forces soutenues par Washington.

Avec AFP

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