"Je ne veux pas me lancer dans une querelle de mots ou de phrases avec Daryl Morey. Mais je crois qu'il n'en savait pas assez sur la situation actuelle (à Hong Kong) ou était mal informé", a déclaré James à la presse, avant le match de présaison contre les Golden State Warriors.
"Tant de personnes auraient pu être blessées non seulement financièrement, mais aussi physiquement, émotionnellement et spirituellement. Alors faisons attention à ce que nous tweetons, ce que nous disons et ce que nous faisons. Oui, nous avons la liberté de parole, mais cela peut aussi engendrer des choses très négatives", a-t-il poursuivi.
James, qui n'hésite pas à s'exprimer pour dénoncer les problèmes de justice sociale, les atteintes aux droits de l'homme dans son pays ou encore les brutalités policières, est vivement critiqué sur les réseaux sociaux pour ses propos.
En Chine, en revanche, on salue "cette star américaine, à la pensée libre et responsable", sur le réseau social Weibo.
Quelques minutes après sa déclaration, James a tenu à clarifier ses propos sur Twitter. "Je ne crois pas que les conséquences aient été prises en compte. Je ne discute pas du contenu. D'autres peuvent en discuter", a-t-il écrit.
"Avec mon équipe et la Ligue, nous venons de vivre une semaine difficile. Je crois que les gens doivent comprendre les conséquences que peut avoir un tweet sur les autres. Et je crois que personne n'y a pensé et ne s'y est opposé. Il aurait pu attendre une semaine pour l'envoyer", a-t-il persisté.
James se trouvait avec les Lakers en Chine en fin de semaine passée pour y disputer deux matches d'exhibition contre les Brooklyn Nets, en plein milieu de la crise née du tweet de Morey qui avait manifesté quelques jours plus tôt son soutien aux manifestants hongkongais, pendant la tournée promotionnelle des Rockets.
Hong Kong, ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997 et désormais territoire autonome, est secouée depuis juin par des manifestations de plus en plus violentes qui exigent davantage d'autonomie face à la mainmise jugée grandissante de Pékin.
"Quand on ne pense pas aux autres, quand on ne pense qu'à soi-même, ça peut aboutir à des choses négatives", a encore dit à la presse LeBron James, qui a un contrat à vie, d'une valeur de plusieurs de dizaines de millions de dollars, avec l'équipementier Nike, pour lequel il effectue souvent des voyages promotionnels en Chine.
Le gouvernement et de nombreux internautes chinois ont exprimé leur mécontentement après le tweet de Daryl Morey, perçu comme un défi à l'intégrité territoriale du pays. Mais Adam Silver, le grand patron de la NBA, avait refusé de s'excuser pour le tweet controversé, ajoutant que la Ligue continuerait à soutenir "la liberté d'expression".
Avec AFP