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La NBA maintient un match en Chine, malgré la crise hongkongaise


LeBron James jubile après la victoire de Team James contre Team Stephen lors du match All-Star à Los Angeles, USA, 18 février 2018.
LeBron James jubile après la victoire de Team James contre Team Stephen lors du match All-Star à Los Angeles, USA, 18 février 2018.

Les stars de la NBA joueront bien jeudi soir à Shanghai: malgré la crise avec la Chine, née d'un tweet polémique sur Hong Kong, la ligue nord-américaine de basket a confirmé la tenue d'un match d'exhibition dans la métropole chinoise.

La superstar LeBron James est arrivée à la salle Mercedes-Benz Arena avec son équipe des Los Angeles Lakers pour affronter les Brooklyn Nets lors de cette rencontre qui débutera à 19H30 locales (11H30 GMT) et pourrait se tenir dans une ambiance tendue.

Des franchises NBA se rendent en Chine chaque année avant le début de la saison afin de doper la popularité déjà énorme de la ligue nord-américaine dans le pays asiatique, où le basket est roi.

La crise a commencé vendredi après un tweet du directeur général de la franchise texane des Houston Rockets, Daryl Morey, qui exprimait un soutien aux manifestants hongkongais.

Hong Kong est une ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997 et désormais territoire autonome. Elle est secouée depuis juin par des manifestations de plus en plus violentes qui exigent davantage d'autonomie face à la mainmise jugée grandissante de Pékin.

Le gouvernement et de nombreux internautes chinois ont exprimé leur mécontentement après le tweet de M. Morey, perçu comme un défi à l'intégrité territoriale du pays.

Depuis, la télévision publique CCTV a annulé la diffusion du match de jeudi et celle d'une autre rencontre Lakers-Nets prévue samedi à Shenzhen (sud). Des sponsors chinois ont également coupé leurs liens avec la NBA.

- Police très présente -

Mercredi, des employés de la salle Mercedes-Benz Arena avaient été vus en train de retirer des affiches et des logos NBA, laissant planer le doute sur la tenue de l'événement.

"Le match aura lieu", a cependant déclaré jeudi après-midi à l'AFP un représentant de la NBA. La ligue a confirmé plus tard dans la journée n'avoir aucune intention d'annuler celui de samedi.

Au début de la crise, la NBA avait indiqué dans un communiqué être "profondément déçue par les remarques inappropriées" du dirigeant des Rockets.

Mais l'institution, fustigée par des élus américains pour ces propos semblant donner raison à Pékin, a ensuite déclaré mardi, par la voix de son patron Adam Silver, qu'elle ne s'excuserait pas et continuerait à soutenir "la liberté d'expression".

Pour ajouter à la pression, un groupe de huit parlementaires américains a demandé mercredi à la NBA, dans une lettre ouverte, de suspendre toutes ses activités en Chine, jusqu'à ce que les diffuseurs et entreprises chinoises renoncent à leur boycott.

Signe de la sensibilité de l'affaire en Chine, les conférences de presse d'avant et d'après-match ont été annulées, et de nombreux policiers étaient présents jeudi devant la Mercedes-Benz Arena.

- 'Notre amour' -

Des personnes donnaient de petits drapeaux chinois aux spectateurs arrivant sur les lieux, dont beaucoup avaient revêtu un maillot de LeBron James ou d'un autre joueur.

"On pense qu'il est nécessaire d'exprimer notre amour pour notre pays", a expliqué à l'AFP M. Xiong, qui se présente comme un "fan de basket" et espère distribuer 10.000 de ces drapeaux.

Si le doute persiste sur les matches d'exhibition de cette semaine, une suspension de la diffusion de la saison de NBA en Chine n'est pour l'instant pas du tout à l'ordre du jour.

Une telle décision serait difficile à prendre pour la Chine: elle pourrait lui aliéner une partie de sa population, la ligue nord-américaine de basket étant probablement le championnat sportif le plus suivi dans le pays.

La mobilisation à Hong Kong donne lieu à des affrontements de plus en plus violents et récurrents entre forces de l'ordre et manifestants radicaux.

Mercredi, Apple s'est retrouvé dans le viseur du Quotidien du peuple, le principal organe du Parti communiste chinois (PCC), au sujet d'une application controversée qui permettait aux manifestants hongkongais de localiser les policiers sur une carte.

Le géant américain a vite répondu aux critiques et a retiré jeudi l'application incriminée.

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