La cour d’appel de San Francisco a fait droit à la requête introduite par l’administration Obama tendant à maintenir en l’état l’interdiction faite aux homosexuels déclarés de servir dans l’armée américaine. Cet arrêt annule la décision prise la semaine dernière par une juge fédérale de Virginie s’opposant à toute application de la règle « Don’t ask, don’t tell » enjoignant au aux autorités militaires de ne pas poser de questions sur l’orientation sexuelle des recrues, et enjoignant aux recrues de ne rien dire.
Le Pentagone avait annoncé mardi qu'il allait accepter les dossiers des candidats homosexuels qui souhaitaient s’engager dans l'armée américaine.
A l’approche des élections législatives de mi-mandat, la question des droits des « gays » a refait surface, l’administration Obama ayant annoncé la semaine dernière qu'elle allait faire appel de la décision d'une juge de Californie mettant fin à la pratique du "Don't ask, don't tell ’’ - ce qui signifie en gros « Ne demandez pas, ne dites rien ». Cette loi adoptée en 1993 impose aux soldats homosexuels de cacher leur orientation sexuelle, mais interdit également aux recruteurs et commandants militaires d’aborder ce sujet.
Certes le président Barack Obama estime que la loi « Don’t ask, don’t tell’’ est discriminatoire et nuisible à la sécurité nationale, vu qu’elle a entrainé l’expulsion de plus de 14.000 militaires des rangs de l’armée. Mais il a fait valoir que tant que la loi « Don’t ask, don’t tell » n’a pas été abrogée par les tribunaux, son administration est forcée de la faire respecter.
“J'ai vraiment l’obligation de m'assurer que je respecte les règles. Je ne peux pas simplement ignorer des lois en vigueur. Je dois m'assurer qu'elles soient changées’’ a expliqué M. Obama. Et pour ce faire, le Congrès doit légiférer, a-t-il ajouté. Suite à la décision de la juge, le ministère américain de la défense a quand même permis mardi à ses recruteurs d'accepter des candidats qui déclarent ouvertement être homosexuels.
Si la Maison Blanche dit toujours à qui veut l’entendre que la législation sera abrogée, au Congrès, les parlementaires libéraux sont moins optimistes, d’autant que les républicains, plus conservateurs, devraient resserrer leurs rangs lors du scrutin du 2 novembre. Selon les sondages, environ 75 % des Américains estiment que les homosexuels devraient pouvoir servir ouvertement dans l’armée.