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Heurts après l'interdiction d'une manifestation de soutien à l'armée et contre les bases étrangères


Le président nigérien Issoufou Mahamadou devant des militaires a la place d'armes de la zone de défense n°5 de Diffa, le 9 novembre 2019. (Crédit : Présidence de la république du Niger)
Le président nigérien Issoufou Mahamadou devant des militaires a la place d'armes de la zone de défense n°5 de Diffa, le 9 novembre 2019. (Crédit : Présidence de la république du Niger)

Des heurts sporadiques ont opposé vendredi après-midi à Niamey des petits groupes de manifestants aux forces de l'ordre après l'interdiction d'une rassemblement de soutien à l'armée et contre la présence des bases étrangères dans le pays, a constaté un journaliste de l'AFP.

Jeudi la mairie de Niamey avait décidé "d'interdire" notamment pour des raisons de "risques de trouble à l'ordre public", une manifestation d'organisations de la société civile pour "soutenir les Forces de défense et de sécurité nigériennes qui subissent de lourdes pertes dans la lutte anti-jihadiste et pour protester contre "la présence des bases étrangères" également engagées dans cette lutte.

Tôt ce matin, un important dispositif des forces de l'ordre a été déployé à plusieurs endroits de la capitale, dont la Place de la Concertation (en face du Parlement) où le meeting devait avoir lieu.

Des heurts ont éclaté en début d'après-midi entre des jeunes manifestants et les forces de l'ordre qui tentaient d'empêcher leur regroupement à coups de grenades lacrymogènes.

Organisés en petits groupes, les manifestants retranchés dans les ruelles des quartiers, ont riposté par des jets de pierres et en brûlant de pneus à certains carrefours.

"Notre manifestation est essentielle pour remonter d'avantage le moral de nos troupes, les galvaniser", avait expliqué la veille à la presse, Moussa Tchangari, un des organisateurs de la manifestation et figure de la société civile.

La manifestation visait également "à demander le départ des forces extérieures" notamment "la force Barkhane dont la présence constitue une menace sérieuse pour la souveraineté de tous les pays du Sahel", selon les organisateurs.

Mardi, le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque de Chinégodar, dans l'ouest du Niger (frontière malienne) qui a fait 89 morts, la plus meurtrière depuis le regain des attaques en 2015. "Au vu de l'hécatombe de Chinégodar, la CNDH s'interroge sur la sincérité de la collaboration militaire des pays alliés, lorsque des terroristes à pieds ou à motos circulent allègrement au vu et au su des drones", dit un communiqué la Commission nationale des droits humains.

Cette commission, composée de représentant du gouvernement et de la société civile, a réclamé "une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur les massacres d'Inates et de Chinégodar".

71 soldats nigériens avaient été tués le 10 décembre 2017 à Inates, autre localité proche du Mali.

Niamey, qui combat aussi le groupe djihadiste nigérian Boko Haram dans le Sud, a toujours justifié la présence des forces américaines et françaises sur son sol par la nécessité de "sécuriser les frontières" contre des infiltrations de groupes djihadistes venant du Mali voisin.

Au Niger, la France possède une base sur l'aéroport de Niamey à partir de laquelle des avions de chasse et des drones armés depuis peu, opèrent. Les Etats Unis ont une importante base de drones armés à Agadez (nord).

En 2019, les attaques djihadistes ont fait 4.000 morts au Burkina, au Mali et au Niger,

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