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Guinée : incertitudes sur la présidentielle de dimanche


Des policiers anti-émeutes patrouillent dans une rue de Conakry après une maniufestation, 7 mai 2015
Des policiers anti-émeutes patrouillent dans une rue de Conakry après une maniufestation, 7 mai 2015

L'incertitude planait jeudi sur l'élection présidentielle en Guinée, à trois jours du scrutin, aussi bien sur la tenue du vote que sur le candidat qui pourrait l'emporter.

Rien ne semble gagner d'avance même pour le président sortant, Alpha Condé.

La campagne est entrée dans sa dernière ligne droite, avec les ultimes meetings de campagne des principaux candidats, de retour dans la capitale après avoir bouclé leur tournée dans l'intérieur du pays, dont le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo, accueilli en triomphe par ses partisans massés à l'entrée de Conakry dans l'après-midi.

Après la Commission électorale nationale indépendante (Céni) la veille, la Mission d'observation de l'Union européenne, qui a atteint jeudi son effectif final de 72 observateurs, s'est dit prête pour le scrutin dimanche, ou à une date ultérieure en cas de report, comme le réclame l'opposition.

"Nous sommes prêts pour une élection qui aurait lieu dimanche", a déclaré à la presse le chef de la Mission, Frank Engel, qui s'est ensuite rendu à N'Zérékoré (sud-est), où des violences ont opposé la semaine dernière des partisans de M. Condé à ceux de M. Diallo, faisant un mort et des dizaines de blessés.

Dans un communiqué adressé à ses militants et sympathisants, le parti d'Alpha Condé les alerte sur les risques de "provocations en tout genre" lors du défilé des partisans de Cellou Dalein Diallo jeudi "dans le seul but de créer des perturbations à quelques jours de l'élection présidentielle de dimanche prochain".

Par conséquent, "Alpha Condé vous exhorte à ne pas arborer la couleur jaune", celle de sa campagne, et à éviter le trajet du rassemblement rival "afin de prévenir tout affrontement ou agissement de nature à ternir l'image de notre camp", selon le texte.

Sur le terrain, des marées de jeunes acquis à M. Diallo, ancien Premier ministre et candidat malheureux au second tour face à Alpha Condé en 2010, arborant ses couleurs, vert et blanc, bloquaient le principal axe de la capitale, dans une ambiance survoltée.

Dans la commune de Ratoma, un bastion électoral du chef de file de l'opposition, des journalistes de l'AFP ont vu sur le bord de la route deux petits garçons scander "Alpha Condé" pour narguer des jeunes partisans de Cellou Dalein Diallo juchés sur une camionnette bondée, qui ont répliqué par des bordées d'injures.

Le chef de l'Etat s'est fixé l'objectif ambitieux, sous le slogan "un coup KO", d'être réélu dès le premier tour.

"5 ans pour rien", pouvait-on lire sur les tee-shirts bleu et blanc des partisans d'un autre ex-Premier ministre, Sidya Touré, le "troisième homme" de la présidentielle de 2010, rassemblés pour l'accueillir à Conakry mercredi soir et promettre au président sortant "un coup dehors".

Les sept candidats en lice face à M. Condé ont réclamé ensemble un report de la présidentielle d'au moins une semaine, notamment en raison de doutes sur la fiabilité des listes électorales et de problèmes de distribution des cartes d'électeur.

Avec AFP

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