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Grognes des enseignants au Tchad


Des réfugiés dans une école, dans un camp, assistés par l’Unicef, à Baga Sola, Tchad, 4 mars 2015.
Des réfugiés dans une école, dans un camp, assistés par l’Unicef, à Baga Sola, Tchad, 4 mars 2015.

Les "maîtres communautaires", enseignants du primaire recrutés dans les communautés locales au Tchad, annoncent des actions de protestation pour réclamer des arriérés de salaire depuis plus de deux ans.

Sit-in, marches et autres manifestations pacifiques sont au programme, selon le coordonnateur national des maîtres communautaires du Tchad, Jonathan Balagnague.

"Nous allons poser des actions. S’ils veulent nous tuer, ils n’ont qu’à nous tuer parce que c’est un droit. Nous ne pouvons pas le laisser. Pour ça, ils se trompent largement. Ils le verront d’ici le samedi s’il plait à Dieu", a déclaré M. Balagnague interviewé par VOA Afrique.

15.000 maîtres communautaires servent dans l’enseignement primaire, aux côtés des enseignants régulièrement engagés comme fonctionnaires, pour le compte du ministère de l’éducation nationale sur l’ensemble du territoire national. Ils accusent 25 mois d’arriérés de leurs subsides pour un montant estimé à 25 milliards de FCFA.

Ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure à partir du 09 juillet prochain pour revendiquer leur dû.

Pour M. Balagnague, le gouvernement fait preuve de mauvaise volonté dans la gestion et le traitement des maîtres communautaires qui, dit-il, "ont servi l’Etat avec abnégation". Il pointe du doigt accusateur le ministère de l’Education nationale d’être à l’origine de leur souffrance.

"Le gouvernement veut seulement jouer avec les maîtres communautaires… Comment peut-on comprendre que les gens travaillent pendant 25 mois sans être payés. Et pendant ce temps, le ministre de l’Education nationale et particulièrement le secrétaire général observent un silence complice", se plaint-il.

De son côté, le secrétaire général du ministère de l’éducation nationale Laurent Dihoulne se dit conscient de la situation.

"Le ministre des Finances a aujourd’hui l’affaire en mains. Il est en train de voir dans quelle mesure payer les maîtres communautaires. Le ministre de l’Education nationale ne peut se mettre sur le toit et dire aux maîtres communautaires voici ce que je suis en train de faire", explique-t-il.

M. Dihoulne déclare que son département n’as pas un interlocuteur crédible compte tenu de la division au sein de leur organisation.

Reportage d’André Kodmdjingar à N’Djamena

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