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Tchad: dix ans de travaux forcés pour des fils de dignitaires accusés du viol d'une lycéenne


La diffusion de la vidéo de la jeune fille nue et en larmes, par la suite retirée, a provoqué une vague de protestations au Tchad, comme celle prise en image, le 5 avril 2016, à N'Djamena par le correspondant de VOA Afrique André Kodmadjingar.
La diffusion de la vidéo de la jeune fille nue et en larmes, par la suite retirée, a provoqué une vague de protestations au Tchad, comme celle prise en image, le 5 avril 2016, à N'Djamena par le correspondant de VOA Afrique André Kodmadjingar.

La justice tchadienne a condamné à dix ans de travaux forcés des fils de dignitaires pour le viol collectif d'une lycéenne, qui avait provoqué un mouvement de colère avant la réélection du président Idriss Déby Itno en avril, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Six des huit violeurs de Zouhoura, 16 ans, ont été condamnés à dix ans de travaux forcés jeudi par la cour criminelle, précise-t-on de même source. En fuite depuis le 13 juin, le chef de bande présumé a écopé de la même peine, et un mandat d'arrêt a été lancé contre lui. Un autre accusé a écopé d'un an d'emprisonnement ferme. Tous ont entre 17 et 22 ans.

Zouhoura avait été violée le 8 février à N'Djamena. La lycéenne a raconté avoir été enlevée sur le chemin de l'école par cinq jeunes hommes circulant à bord d'une voiture aux vitres teintées.

"Ils m'ont prise et ils m'ont emmenée dans un endroit inconnu. Là, ils ont commencé à me déshabiller et à me prendre en photo", avait-elle relaté à son retour en France où elle a vécu de 2005 à 2009.

Son père, un opposant installé à Nancy (est de la France), l'avait encouragé à briser la loi du silence malgré le tabou qui pèse sur le viol dans son pays d'origine.

La diffusion de la vidéo de la jeune fille nue et en larmes, par la suite retirée, a provoqué une vague de protestations au Tchad, pays dirigé d'une main de fer par le président Déby depuis 1990.

Réélu en avril pour un cinquième mandat, le président Déby avait en février dénoncé "un acte ignoble", promettant que "justice sera rendue".

Malgré le régime sécuritaire qui laisse très peu d'espace à l'opposition, des centaines de lycéens avaient manifesté à N'Djamena le 15 février. Ils avaient été dispersés violemment par la police anti-émeute. L'un d'eux, Abbachou Hassan Ousmane, 17 ans, sera tué par balle.

Les jours qui suivent, d'autres jeunes manifestants seront blessés et 17 arrêtés.

Les cinq violeurs présumés, parmi lesquels trois fils de généraux, et quatre complices présumés, dont un fils du ministre des Affaires étrangères, avaient finalement été interpellés.

La jeune victime doutait que ses agresseurs soient jugés: "Il n'y a jamais eu de justice avant (pour punir) le viol d'une femme tchadienne", disait-elle à l'AFP le 19 mars.

Avec AFP

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