Une commission mise en place par Google a tenu mardi la première d'une série de réunions publiques pour débattre de l'équilibre entre respect de la vie privée et liberté de l'information.
Ces rencontres font suite à la décision rendue en mai par la justice européenne en faveur du « droit à l'oubli ».
La première consultation a eu lieu à Madrid, donnant le coup d'envoi de sept réunions dans des capitales européennes, alors même que le moteur de recherche reçoit des milliers de demandes par mois de retrait de résultats de recherche.
S'exprimant mardi à Casa de America à Madrid, le président exécutif de Google, Eric Schmidt, a souligné la nécessité d'un équilibre entre le droit à l'information et le droit à la vie privée. Depuis l’arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), Google aurait reçu plus de 120.000 demandes pour désactiver 457.000 liens.
La prochaine réunion du conseil consultatif aura lieu mercredi à Rome, puis la commission sera à Paris le 25 septembre, à Varsovie le 30, à Berlin le 14 octobre, à Londres le 16 octobre avant de conclure ses travaux à Bruxelles le 4 novembre. Elle comprend huit représentants qui ne sont pas membres de Google, dont un ancien ministre allemand de la Justice et deux universitaires.
Rappelons que la décision de la CJUE n’avait pas fait l’unanimité, loin de là. L’ONG de défense de la liberté d’expression, Reporters sans Frontières (RSF), avait immédiatement averti que le droit à l’oubli pouvait faire « basculer dans un monde d’information totalement maîtrisée ».
Grégoire Pouget, responsable du bureau Nouveaux Médias de RSF, avait souligné que « désormais, chaque individu, même lorsqu’il a fait l’objet d’une citation de presse légitime et légale, serait en mesure d’exiger que n’apparaissent que les informations qui lui conviennent et donc de se façonner une image numérique non conforme aux informations publiées ».