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Faible mobilisation pour la grève générale mercredi au Zimbabwe


Le président zimbabwéen Robert Mugabe, 13 octobre 2011
Le président zimbabwéen Robert Mugabe, 13 octobre 2011

Les écoles et commerces étaient ouverts mercredi à Harare en dépit d'un appel à la grève générale lancé après une série de mouvements sociaux et de manifestations dirigés contre le président zimbabwéen Robert Mugabe.

La police patrouillait les rues de la capitale après l'arrestation la veille du pasteur Evan Mawarire, un des fers de lance de ce mouvement de contestation citoyen très actif sur les réseaux sociaux. Ce dernier a été inculpé mardi pour incitation à la violence et devait comparaître mercredi devant la justice.

Il fait partie des organisateurs de la grève du 6 juillet qui avait été largement suivie dans le pays: de nombreux magasins, établissements scolaires et tribunaux étaient restés fermés, tandis que les transports publics avaient été fortement perturbés.

Le mouvement de contestation - rare dans un pays contrôlé d'une main de fer par Robert Mugabe depuis l'indépendance en 1980 - illustre la frustration croissante de la population face à la crise économique qui n'en finit pas depuis le début des années 2000. Les banques sont à cours de liquidités, tout comme le gouvernement. De nombreux fonctionnaires ont reçu leur salaire de juin seulement la semaine dernière.

Le régime "s'est assuré d'avoir arrêté les personnes qui se font le plus entendre et qui sont les moins peureuses. C'est la raison pour laquelle la mobilisation n'est pas aussi forte que la semaine dernière", a estimé Onias Marongwa, employé dans un supermarché.

Dans la ville de Masvingo, dans le sud-est du pays, la plupart des commerces étaient aussi ouverts mercredi, selon Takafira Zhou, à la tête du Syndicat progressiste des enseignants.

"La machine du régime est très visible", a-t-il déclaré à l'AFP. "L'appel à la grève est peu suivie car les grévistes la semaine dernière ont eu leur salaire amputé et ils craignent le pire s'ils sont perçus comme provocateurs", a-t-il ajouté.

Quelque 300 personnes ont été interpellées depuis la semaine dernière dans tout le pays, selon l'organisation Amnesty International qui voit dans l'arrestation d'Evan Mawarire "un projet bien calculé de s'en prendre à la liberté d'expression et de rassemblement".

Dans plusieurs vidéos diffusées sur internet depuis quelques jours, on voit des policiers frapper des manifestants avec des matraques.

Mardi soir, le ministre de l'Intérieur Ignatius Chombo avait prévenu "les instigateurs de ces manifestations qu'ils tomberont sous le coup de la loi" et appelé "le public à cesser de participer à des manifestations illégales".

Avec AFP

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