Suite à de nombreuses contestations sociales, y compris des mutineries, l'Union européenne presse le gouvernement burkinabè de réformer ses secteurs de la sécurité et de la justice. L’Union, qui a annoncé une aide de huit millions d'euros l’an prochain, et le gouvernement burkinabè estiment qu’il faut notamment renforcer les mesures contre la corruption et l'impunité, a déclaré à la presse le chargé d'affaires de la délégation de l'UE à Ouagadougou.
L’Europe s'est engagée à soutenir le dialogue politique en cours au sein du Conseil consultatif sur les réformes politiques.
Les partenaires ont souligné la nécessité de mettre en place une nouvelle commission électorale (CENI) pour les législatives et municipales de 2012. Une loi mettant fin au mandat des membres actuels de la CENIa été votée mardi. La présidentielle de novembre 2010 avait été dénoncée comme non transparente par l'opposition.
Le Réseau des organisations de la société civile pour le développement (RESOCIDE), malgré son scepticisme, prépare un document de propositions pour la composition de la nouvelle CENI.
« C’est vrai que la crise que nous avons vécue depuis le début de l’année a accéléré les choses et a mis le gouvernement dans une position où il lui était difficile de refuser d’aller à ces réformes, mais nous, nous pensons que, vu l’ampleur de la crise que nous avons traversée, nous n’avons pas senti une réelle volonté politique de changer dans le fond », a expliqué Siaka Coulibaly, Secrétaire exécutif du RESOCIDE.
« La justice, la sécurité, la lutte contre la corruption sont des secteurs qui sont au cœur même de la gouvernance, et qui ont suscité les mouvements de violence que nous avons connus », a souligné le secrétaire exécutif du RESOCIDE.