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Enlèvements, arrestations au Burundi : HRW dénonce une répression "à l'abri des regards"


Patrouille de police après une attaque à la grenade à Bujumbura, le 3 février 2016. (REUTERS/Jean Pierre Aime Harerimama)
Patrouille de police après une attaque à la grenade à Bujumbura, le 3 février 2016. (REUTERS/Jean Pierre Aime Harerimama)

Face aux "forces gouvernementales" qui "tuent, enlèvent, torturent et arrêtent arbitrairement", l'ONG Human Rights Watch appelle au déploiement d'une "force de police internationale" au Burundi.

La répression du pouvoir s'est accrue ces dernières semaines au Burundi et se déroule désormais "à l'abri des regards", a dénoncé jeudi Human Rights Watch (HRW), appelant au déploiement d'une "force de police internationale" dans ce pays en crise depuis 10 mois.

"Les autorités du Burundi s'en prennent avec une brutalité accrue aux opposants présumés (et) les forces gouvernementales tuent, enlèvent, torturent et arrêtent arbitrairement de nombreuses personnes, à un rythme alarmant", a déclaré l'organisation de défense des droits de l'homme.

Dans son rapport "Burundi: les enlèvements et les meurtres sèment la peur", rendu public jeudi, HRW détaille les "nouvelles formes de violations des droits de l'homme" utilisés par le pouvoir burundais pour venir à bout de ses opposants.

"Alors que la découverte de cadavres dans les rues de Bujumbura était un phénomène quotidien pendant la seconde moitié de 2015, de nombreuses violations se produisent désormais à l'abri des regards, les forces de sécurité emmenant des personnes dans le plus grand secret et déclinant ensuite toute responsabilité pour leur sort", explique HRW.

"La police, l'armée et les services de renseignement burundais, ainsi que les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir (Imbonerakure), ont recours à des méthodes de plus en plus brutales pour punir et terroriser ceux perçus comme opposants", a dénoncé Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à HRW.

Ces Imbonerakure, que l'ONU a qualifié de milices et "qui portent des uniformes de l'armée ou de la police" du Burundi, sont de plus en plus associés à ces exactions, selon ces témoignages.

Désormais, des personnes sont tuées et "leurs corps abandonnés sur place" et dans d'autres cas "les corps ont été abandonnés ailleurs, enterrés dans des fosses communes ou emportés vers des destinations inconnues", détaille le rapport.

"D'autres ont survécu à des attaques violentes leur ayant causé d'horribles blessures - mutilations, os broyés, gorges tranchées, tentatives de strangulation et passages à tabac à coups de barres de fer", poursuit-il.

Et "les victimes et les témoins d'abus sont terrifiés à l'idée de parler à quiconque ou de se déplacer en ville", explique HRW.

AFP

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