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En Alabama, branle-bas des Républicains autour d’un jugement inédit sur les embryons


Des militants pro-vie et pro-choix s'affrontent lors d'un rassemblement devant la Cour suprême des États-Unis à Washington, DC, le 2 mai 2022. (Photo by Stefani Reynolds / AFP)
Des militants pro-vie et pro-choix s'affrontent lors d'un rassemblement devant la Cour suprême des États-Unis à Washington, DC, le 2 mai 2022. (Photo by Stefani Reynolds / AFP)

Coincés entre son aile conservatrice et une opinion publique désorientée, les élus du Grand Old Party tentent de contenir les répercussions d’une récente décision de la Cour suprême de l’État du sud assimilant les embryons à des enfants nés.

Le 16 février 2024, dans un jugement majeur, la Cour suprême de l’Alabama a érigé les embryons conservés par congélation au rang de personne. « Cela s'applique à tous les enfants, nés ou non nés, sans limitation », a notamment indiqué le tribunal, se référant à la constitution de l’État visant à protéger la « vie non née ».

Dans une Amérique post-Roe vs Wade, (décision d’annulation du droit à l’IVG par la Cour suprême du pays), l’arrêt de l’Alabama n’a pas manqué de faire parler de lui. À côté des adeptes du mouvement pro-vie saluant une décision bienvenue, nombreux sont ceux qui regrettent une nouvelle érosion du droit reproductif des femmes.

D’autant que cela pourrait dissuader celles-ci de recourir à des techniques de procréation assistée à laquelle quatre adultes sur dix (42 %) déclarent avoir eu recours ou connaît quelqu’un qui y a eu recours selon un sondage de Pew Research révélé en septembre 2013.

Panique générale

Les cliniques, hôpitaux et autres centres d’Alabama spécialisés dans la fécondation in vitro (FIV) ont en tout cas tôt fait de suspendre leurs activités par crainte d'être poursuivis en cas de destruction d’embryons, laissant les patients dans l’inconnu.

Face aux inquiétudes grandissantes et à une opinion publique désapprobatrice – 56% d’Américains sont opposés à la décision selon une enquête Axios/Ipsos du 28 février 2024 –, les législateurs tentent de sauver la face en votant d’urgence deux lois destinées à protéger les prestataires de la FIV.

« Nous essayons de remettre ces familles sur les rails pour qu'elles puissent à nouveau avancer dans leur désir d'enfant », a rassuré Terri Collins, membre de la Chambre des représentants de l'Alabama, initiatrice d’un des projets de loi alors que des voix s’élèvent déjà contre une initiative insuffisante.

Contradiction politique

En cause, son silence sur la question cruciale de savoir si les embryons se trouvant en dehors du corps humain ont ou non le statut juridique d'enfant.

Comme si les élus républicains de l’Alabama n’étaient pas assez acculés sur le sujet, Donald Trump, le présumé candidat du parti à la présidentielle, s’est positionné contre le jugement de cour suprême de l’État. Même chose pour son ancienne rivale Nikki Haley.

De quoi servir d’argument aux Démocrates dans la Chambre des représentants qui relèvent que 125 Républicains coparrainent un projet de loi sur la personnalité juridique du fœtus.

« Vous ne pouvez pas soutenir à la fois la FIV et les lois sur la personnalité juridique du fœtus », a déclaré la sénatrice démocrate de Washington Patty Murray, pointant une position irréconciliable.

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