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En Afrique du Sud, ruée sur les courses et les bus avant le confinement


Les clients font la queue devant un magasin Makro à Strubens Valley, avant que 21 personnes ne soient bloquées à l'échelle nationale pour tenter de contenir l'épidémie de coronavirus (COVID-19), à Johannesburg, Afrique du Sud, le 24 mars 2020. (Photo: REUTERS/Siphiwe Sibeko)
Les clients font la queue devant un magasin Makro à Strubens Valley, avant que 21 personnes ne soient bloquées à l'échelle nationale pour tenter de contenir l'épidémie de coronavirus (COVID-19), à Johannesburg, Afrique du Sud, le 24 mars 2020. (Photo: REUTERS/Siphiwe Sibeko)

Dans le township de Soweto, un grand supermarché limite le nombre d'entrées pour raisons sanitaires, mais dehors les clients font la queue les uns contre les autres: mardi, les Sud-Africains ont pris d'assaut les supermarchés avant leur confinement.

L'Afrique du Sud est le pays du continent africain le plus touché par la pandémie mondiale de coronavirus: plus de 550 cas confirmés, mais aucun décès enregistré jusqu'à présent.

"Sans action décisive, le nombre de personnes infectées va passer rapidement de quelques centaines à des dizaines de milliers et, d'ici quelques semaines, à des centaines de milliers", a prévenu lundi soir le président Cyril Ramaphosa en ordonnant un confinement général à partir de vendredi.

Le chef de l'Etat a bien pris soin d'assurer que les commerces d'alimentation resteraient ouverts mais rien n'y fait.

"Le truc est qu'on ne peut pas contrôler la panique", justifie une Sud-Africaine, Kuzelezo Mapela, dans la file d'attente d'une grande surface de Soweto, l'immense township de la capitale économique du pays Johannesburg.

"On ne peut simplement pas, parce la situation est grave", ajoute cette infirmière, le visage protégé par un masque.

"Nous n'avons jamais connu ça", explique Simangele Ntshali, 40 ans, dans un autre magasin de Johannesburg, alors qu'elle avance, chariot contre chariot, dans la file d'attente qui mène aux caisses... à l'autre extrémité du supermarché.

"On n'a pas prévu ça (et) on ne comprend pas comment le confinement va vraiment fonctionner, alors on veut faire des réserves", ajoute-t-elle, son caddie rempli de couches et de nourriture pour bébé.

- "Ca va être barbant" -

Vendredi, les Sud-Africains vont rejoindre les 2 milliards et demi de personnes confinées chez elles autour de la planète afin d'endiguer la progression du Covid-19.

Le virus a fait près de 17.000 morts depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan de l'AFP.

A Johannesburg, les clients qui se pressaient mardi pour faire les courses redoutent aussi une flambée des prix après le confinement.

"Certains prix ont déjà augmenté", affirme une cliente, Nomonde Khethani, citant le lait. "C'est effrayant, on n'a pas d'autre choix que de prendre ce qu'on peut", ajoute cette mère de trois adolescents.

"Ils sont assis à la maison. Ils s'ennuient et ils mangent comme des ogres", explique-t-elle, son panier rempli de fromage et de saucisses.

Bongani Tyanini, chauffeur de 24 ans, achète l'un des derniers rouleaux de papier toilette du magasin. Il compte bien se procurer aussi une console de jeux d'ici vendredi. "Ce n'est pas vraiment dans mon budget, mais sans ça, ça va être barbant."

A la gare routière et ferroviaire de Park Station, dans le centre ville de Johannesburg, des centaines de personnes attendent agglutinées pour acheter leur précieux billet de bus.

Leur objectif ? Rejoindre leur famille en province avant le couperet de vendredi.

La plupart des billets partaient mardi comme des petits pains.

"Me retrouver seule pendant 21 jours est la chose la plus stressante qui puisse m'arriver", estime une coiffeuse, Yoli Dyowi, qui cherche à rentrer dans sa province du Cap Oriental (sud-est).

La jeune femme de 30 ans salue cependant la décision du président Ramaphosa. "Ce sera une bonne chose d'avoir moins de gens qui se déplacent. J'espère juste que ça fera une différence" contre le virus.

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