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Egypte : ordre de fermeture d'une ONG qui soutient les victimes de tortures


Des policiers au Caire
Des policiers au Caire

Les autorités égyptiennes ont ordonné la fermeture d'une importante ONG locale de défense des droits de l'Homme, a indiqué mercredi cette association, le Centre el-Nadeem pour la réhabilitation des victimes de violence et de torture.

L'ONG, dont le siège se trouve dans le centre du Caire, fournit notamment un soutien psychologique aux victimes de la torture et de violences et examine les plaintes de tortures subies dans les lieux de détention et les prisons ainsi que celles des familles de personnes portées disparues.

"Deux policiers (...) se sont présentés ce jour (mercredi) au centre avec une décision administrative du ministère de la Santé pour la fermeture" du centre, a expliqué à l'AFP la directrice de l'ONG, Aïda Seif al-Daoula. Elle a ajouté que le texte ne précisait pas les raisons de cette décision.

Mme Seif al-Daoula a cependant indiqué que l'association avait réussi à reporter la fermeture à lundi pour lui donner le temps de se rendre au ministère de la Santé pour comprendre les raisons de sa décision.

"La décision de fermer le centre a été prise car (l'ONG) a mené des activités autres que celles autorisées par sa licence", a pour sa part indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère Khaled Moujahed, ajoutant que le centre "est en violation de la loi sur les organismes médicaux, et il doit être fermé".

Il n'a pas donné plus de précisions sur ces violations présumées.

L'ONG recense notamment les cas de décès et de négligence médicale dans les centres de détention et les prisons.

Pour Amnesty International, la décision de fermer le Centre el-Nadeem "semble marquer une expansion de la campagne en cours contre les militants des droits de l'Homme en Egypte".

"Le Centre el-Nadeem pour la réhabilitation des victimes de violence et de torture fournit une aide vitale aux centaines de victimes de la torture et aux familles des personnes ayant subi des disparitions forcées", souligne Amnesty.

Les autorités égyptiennes semblent vouloir fermer "une organisation qui a été un bastion pour les droits de l'Homme et une épine dans le pied des autorités depuis plus de 20 ans", poursuit cette organisation basée à Londres.

Amnesty appelle Le Caire à suspendre la fermeture du Centre el-Nadeem et à donner une explication claire à sa décision.

Les organisations internationales et égyptiennes de défense des droits de l'Homme accusent de plus en plus le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi de réprimer violemment toute opposition. Elles dénoncent notamment des disparitions d'opposants, des tortures et des tabassages à mort par les services de sécurité.

AFP

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