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Egypte : nouveau procès pour un policier condamné après la mort d'une manifestante


Des policiers anti-émeute égyptiens déployés lors d'une manifestation au Caire, Egypte, 25 janvier 2015
Des policiers anti-émeute égyptiens déployés lors d'une manifestation au Caire, Egypte, 25 janvier 2015

La justice égyptienne a annulé dimanche la peine de 15 ans de prison d'un policier condamné pour la mort d'une manifestante de gauche mais a ordonné un nouveau procès, selon un responsable judiciaire.

Shaïmaa al-Sabbagh, 34 ans et mère d'un enfant de cinq ans, avait été tuée en janvier 2015 par un tir de chevrotine, durant la dispersion par la police d'un rassemblement marquant le quatrième anniversaire de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.

En juin un tribunal égyptien avait condamné l'officier de police Yassine Mohamed Hatem à 15 ans de prison pour "coups et blessures ayant entraîné la mort" de la jeune femme, ainsi que pour avoir délibérément blessé d'autres manifestants.

Dimanche, la Cour de cassation égyptienne a accepté l'appel interjeté par le policier, annulant le verdict de juin et ordonnant un nouveau procès, selon un responsable de la cour.

Les attendus du jugement de la Cour de cassation n'étaient pas disponible dans l'immédiat, et la date du nouveau procès n'a pas encore été fixée.

"Cela prouve que mon client est innocent depuis le début", a affirmé à l'AFP l'avocat du policier, Gamil Sayyid, précisant que M. Hatem, actuellement en détention, devrait être remis en liberté.

Les abus de la police sous Moubarak ont été l'un des déclencheurs de la révolte de 2011. Des dizaines de policiers ont été traduits en justice pour la mort de manifestants tués dans la répression violente du soulèvement populaire, mais la plupart ont été acquittés.

Depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, les forces de sécurité répriment implacablement toute opposition, islamiste mais aussi laïque.

La mort de Mme Sabbagh, en partie capturée par des photographes, avait provoqué l'indignation en Egypte mais aussi dans le monde. Le président Sissi avait même réclamé que les responsables soient traduits en justice.

Elle et d'autres militants voulaient déposer des fleurs sur la place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011, pour commémorer la mort de centaines de manifestants pro-démocratie durant ce soulèvement.

Dans les semaines qui ont suivi l'éviction de M. Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués par les forces de sécurité et des milliers ont été arrêtés. Des centaines de pro-Morsi, dont l'ex-président islamiste, ont également été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs.

Des dizaines de jeunes militants laïcs et de gauche, fer de lance de la révolte de 2011, sont également derrière les barreaux pour avoir violé une loi controversée limitant le droit de manifester.

Avec AFP

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