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L'opposition égyptienne dénonce la détention "politique" d'un de ses cadres


Photo d'illustration
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Le "Courant libre", une coalition de partis d'opposition libérale en Egypte, a dénoncé lundi la détention "politique" de Hicham Kassem, l'un de ses dirigeants, poursuivi pour "diffamation" par un ancien ministre et pour "outrage" à des policiers.

Alors que l'Egypte se prépare à un scrutin présidentiel au printemps 2024, M. Kassem, figure du journalisme indépendant et de la défense des droits humains, a été convoqué par la justice le 20 août.

D'abord entendu comme témoin après une plainte pour "diffamation", il a été "surpris de voir que des accusations étaient retenues contre lui", a expliqué l'un de ses avocats, Mohamed Abou Elainain, lors d'une conférence de presse.

Ses défenseurs tentent "depuis quatre jours d'obtenir des copies ou au moins de voir le dossier" avant son audience du 2 septembre, a-t-il ajouté, alors que de nouvelles charges pour "outrage" contre des policiers ont été retenues lors de son placement en détention provisoire.

Pour Gameela Ismaïl, cheffe du parti Doustour, "Hisham Kassem dérangeait le régime depuis longtemps car il dénonçait notamment le rôle de l'armée dans l'économie" égyptienne, en chute libre depuis des mois. "J'ai moi-même déposé 32 plaintes pour diffamations et elles traînent depuis des années, l'affaire de Hisham Kassem va très vite, elle est politique, il est puni parce qu'il est dans l'opposition", a-t-elle assuré à l'AFP.

Le Courant libre dit se réserver le droit à une "escalade" et ses cadres ont évoqué la possibilité, si M. Kassem était maintenu en détention, de geler leurs activités et de boycotter la présidentielle ou le "dialogue national" lancé en grande pompe il y a plusieurs mois.

Mme Ismaïl a en outre réclamé "la libération de tous les détenus politiques d'Egypte", 135e pays sur 140 au classement mondial de l'Etat de droit du World Justice Project.

Plusieurs arrestations ont récemment défrayé la chronique. Au moment où l'opposant Ahmed Douma sortait de prison après une grâce présidentielle, un journaliste d'une plateforme de fact-checking était arrêté deux jours pour des révélations sur un scandale impliquant des responsables dans le transport d'argent et de faux lingots d'or en Zambie.

Reporters sans frontières a également dénoncé l'arrestation pour "fausses informations" du père d'Ahmed Gamal Ziada, un journaliste égyptien basé en Belgique, accusant Le Caire de chercher à "réduire au silence les journalistes en exil".

Mary Lawlor, rapporteure de l'ONU pour les défenseurs des droits humains, a elle dénoncé "une mesure de rétorsion contre le travail de son fils".

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