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La Sierra Leone rétablit les contrôles sanitaires après un second cas d'Ebola


Freetown, Sierra Leone, 15 janvier 2016.
Freetown, Sierra Leone, 15 janvier 2016.

Le pays a enregistré un nouveau cas d'Ebola, une proche de la victime décédée il y a moins de dix jours dans ce pays, qui renouait jeudi avec les contrôles sanitaires systématiques pour prévenir de nouvelles contaminations.

La malade est une tante de l'étudiante de 22 ans, Marie Jalloh, qui avait succombé à Ebola le 12 janvier dans la ville de Magburaka (nord), où cette femme était en quarantaine, selon plusieurs sources officielles en Sierra Leone et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a confirmé ce second cas.

La femme, dont l'identité n'a pas été dévoilée, a simplement été présentée comme "Tante M.", âgée de 38 ans, dans un communiqué diffusé jeudi après-midi par les services de la présidence à Freetown.

Selon ce texte, "Tante M." avait été placée en quarantaine à Magburaka 17 janvier, avec quatre autres personnes considérées comme "à haut risque". Elle a commencé à présenter une fièvre avec de la diarrhée tôt mercredi et a aussitôt été transférée vers une unité d'isolement, jusqu'à ce que les prélèvements effectués sur elle confirment la présence du virus Ebola.

Elle a été transférée à Freetown, la capitale, dans un centre de traitement adapté dans un hôpital militaire.

Ces développements sont "décevants" pour le pays où la fin de la transmission du virus avait été déclaré le 7 novembre, a affirmé à un journaliste de l'AFP le porte-parole du ministère sierra-léonais de la Santé, Sidi Yahya Tunis, estimant "très possible que plus de cas soient enregistrés, parce que beaucoup de gens ont été exposés" à la première victime.

"Nous n'avons toujours pas été en mesure de déterminer la source d'infection ou de transmission du virus" pour les nouveaux cas confirmés, a-t-il dit.

Selon une autre source au ministère sierra-léonais de la Santé, "Tante M." a "fait partie des femmes qui ont procédé au lavage rituel du corps de Marie Jalloh avant qu'elle soit inhumée lors d'une cérémonie funéraire à Magburaka".

Les corps de victimes d'Ebola sont hautement contagieux et il est préconisé de les enterrer de manière sécurisée, ce qui revient pour certaines communautés à renoncer aux rites traditionnels avec lavage et toucher des dépouilles mortelles, particulièrement importants en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia, les pays les plus touchés.

Ces trois pays concentrent plus de 99% des 11.300 morts, sur plus de 28.000 cas recensés depuis le début de l'épidémie en décembre 2013 dans le sud de la Guinée, un bilan néanmoins jugé sous-évalué par l'OMS.

- A la recherche de "contacts" -

Par ailleurs, une campagne de vaccination des contacts a été lancée mardi dans différentes localités du Nord, d'après le responsable des services médicaux sierra-léonais, le Dr Brima Kargbo, précisant mercredi soir à l'AFP que l'opération durerait "jusqu'à ce que tous les contacts soient vaccinés".

Selon lui, le produit utilisé est le candidat vaccin VSV-EBOV, déjà testé en Guinée ainsi qu'en septembre dans une ville du nord de la Sierra Leone sous quarantaine.

Selon l'OMS, "150 contacts du premier cas (susceptibles d'avoir été en contact avec elle, NDLR) - ont été identifiés, dont 42 à haut risque", et ce nombre pourrait grossir "puisqu'il y a un deuxième cas et qu'on ne sait pas exactement qui étaient les contacts de la tante".

Officiellement, tous les "contacts" recensés étaient en quarantaine dans le nord de la Sierra Leone, à l'exception du père de Marie Jalloh, isolé à Freetown où il a été retrouvé.

En plus de l'hôpital militaire où a été admise la tante contaminée, "nous sommes en train de remettre en marche les autres centres" de traitement d'Ebola, qui n'avaient pas été démantelés, a encore indiqué Sidi Yahya Tunis.

"Nous avons rétabli la prise de températures et d'autres mesures sanitaires" de détection et prévention d'Ebola "aux principaux points de contrôle routiers et régions du pays", a-t-il poursuivi.

D'après les autorités, Marie Jalloh, qui résidait habituellement à Lunsar (nord), était tombée malade en début d'année lors de ses vacances et a été transportée le 7 janvier à Magburaka.

Sur place, la révélation de ce nouveau cas a replongé les habitants dans l'appréhension et le doute, à l'instar de Tity Kamara, 36 ans, femme au foyer.

"Nous tentions de nous relever du choc causé par le décès de Marie Jalloh" et "maintenant, nous ne savons pas si nous sommes à l'abri" d'une contamination, a-t-elle expliqué à l'AFP.

Les tests sur le corps de Marie Jalloh se sont révélés positifs le 14 janvier, quelques heures après la déclaration par l'OMS de l'arrêt de "toutes les chaînes connues de transmission" du virus en Afrique de l'Ouest.

Avec AFP

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