Deux travailleurs humanitaires américains infectés par le virus à Ebola ont reçu un médicament expérimental qui n'a jamais été testé sur les êtres humains. De surcroit, il n’a été identifié en tant que traitement potentiel qu’en début d’année, grâce à un programme de recherche mené par le gouvernement américain et le Pentagone.
Nancy Writebol et le Dr Kent Brantly, qui ont été évacués du Libéria, où ils ont contracté la maladie, vont mieux, mais impossible de déterminer si le sérum en question est à l’origine de l’amélioration de leur état, ou s’il s’agit d’une coïncidence, vu qu’ils ont été rapidement soignés. Ils sont toujours traités dans une unité spéciale de l’hôpital de l’université Emory à Atlanta.
Il n'existe aucun vaccin ou traitement spécifique pour le virus à Ebola, mais plusieurs sont en cours de développement.
Le traitement expérimental reçu par les travailleurs humanitaires américains est surnommé ZMapp. Il est fabriqué par la société Mapp Biopharmaceutical Inc. de San Diego, signale l'Associated Press (AP). Il vise à stimuler les efforts du système immunitaire pour combattre le virus à Ebola, et il est fabriqué à partir d’anticorps produits par des animaux de laboratoire exposés à certaines parties du virus.
Dans un communiqué, la société a déclaré qu'elle coopére avec LeafBio de San Diego, Defyrus Inc. de Toronto, les autorités sanitaires américaines et l'Agence de santé publique du Canada au développement du médicament, qui n’a été identifié comme un traitement possible qu’en janvier 2014.
Toujours selon l'AP, le sérum est fabriqué dans l’usine de tabac Kentucky BioProcessing, une filiale de Reynolds American Inc., à Owensboro, dans le Kentucky. On cherche déjà à augmenter la production de ZMapp, mais cela risque de prendre des mois.
De toute façon, la Food and Drug Administration (FDA), l'agence des États-Unis chargée du contrôle des médicaments, n’a pas encore donné son aval à ce traitement expérimental, qui n’a été utilisé sur les deux Américains qu’en désespoir de cause.