Ceux qui s’inquiètent de leur santé cardiaque se font habituellement dire qu’il faut consommer davantage de fruits et moins de graisses, plus de légumes et moins de viande. Mais de nouveaux travaux révèlent qu’il suffirait peut-être tout simplement de consommer davantage de riz.
On savait que le riz était riche en fibres et vitamines. Mais le chercheur japonais Satoru Eguchi et ses collègues de l’école de médecine de l’université Temple à Philadelphie aux États-Unis ont montré qu’un composant du riz peut protéger contre les risques. Ce composant est présent dans la couche de tissu entourant les grains de riz, et pourrait atténuer l’impact de l'angiotensine II, une protéine du système endocrinien reconnue comme ayant une influence dans le développement de l'hypertension artérielle et l'athérosclérose.
D’ordinaire, les personnes souffrant de ces maladies prennent des médicaments pour bloquer l'angiotensine II, mais selon les chercheurs, ils pourraient obtenir le même résultat en consommant du riz, tel que vendu au Japon.
La couche subaleurone du riz japonais, située entre le centre du grain blanc et la couche fibreuse externe de couleur brune, est riche en oligosaccharides et fibres alimentaires, ce qui rend cette céréale particulièrement nutritive. Toutefois, lorsque le riz brun est poli pour devenir du riz blanc, la couche subaleurone est dénudée et le riz perd certains de ses éléments nutritifs. La couche subaleurone peut être préservée dans certains types de riz très populaires au Japon.
Le processus est simple, explique le professeur Eguchi : il suffit d’arrêter de blanchir le riz à mis chemin, pour préserver la couche subaleurone. Ce qui donne un riz à mis chemin entre le riz blanc et le riz brun. Inutile de consommer du riz brun, ajoutent les chercheurs : comme il doit être cuit très longtemps, parfois jusqu’à 45 mn, il perd toute sa valeur nutritive.
« La plupart de la partie nutritive ne peut pas vraiment être digérée, parce que l’écorce de riz brun est si dure. Et pour amollir les écorces de riz brun suffisamment pour qu’elles soient digérées, vous devez faire cuire le riz plus longtemps ; vous avez besoin de davantage de chaleur, donc vous ne conservez pas vraiment ce composant protecteur » explique le professeur Eguchi.
Quant à ceux qui détestent le riz, qu’ils ne perdent pas espoir : les chercheurs vont tenter de mettre au point un médicament à base du composant bénéfique.