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Dopage : l'étau ne se desserre pas autour des Russes


Le drapeau olympique et le drapeau russe aux Jeux Olympiques de Sotchi en Russie, en 2014.
Le drapeau olympique et le drapeau russe aux Jeux Olympiques de Sotchi en Russie, en 2014.

La Fédération internationale d'athlétisme a maintenu jeudi la pression sur la Russie, qui reste suspendue de toutes compétitions en attendant des avancées dans la lutte antidopage.

Le Conseil de l'IAAF, réuni à Monaco, s'est donc donné un peu de temps avant de réintégrer un pays banni en novembre 2015 après les révélations d'un vaste système de dopage d'Etat par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Ces sanctions avaient été prolongées en mars et juin 2016, privant les athlètes russes des jeux Olympiques de Rio.

La Fédération russe d'athlétisme (Rusaf) "a fait des efforts depuis juin 2016", les autorités ont "mis en en place des modules éducatifs pour les entraîneurs et les sportifs, une coopération avec la police française, et le Parlement a voté une loi criminalisant la fourniture de substances prohibées", a estimé le Norvégien Rune Andersen, président de la Task Force consacrée à la Russie. Mais ils doivent encore donner la preuve que les contrôles antidopage sont effectués de manière "autonome", "sans interférence extérieure".

L'étau ne se desserre pas autour des Russes, juste avant la divulgation, le 9 décembre, du 2e volet du rapport McLaren, dont la première mouture avait largement incriminé leur pays. La Task Force se déplacera ainsi en Russie en janvier afin de recueillir les réponses des autorités locales. Une synthèse sera ensuite transmise en février au Conseil de l'IAAF, a indiqué Rune Andersen.

"A ce moment, nous espérons pouvoir déterminer une feuille de route claire et un calendrier pour la réintégration de la Rusaf", a ajouté Rune Andersen.

D'ici là, les athlètes russes peuvent toujours être éligibles aux compétitions internationales s'ils arrivent à prouver qu'ils ont été soumis à un système de contrôles antidopage, à l'image de Darya Klishina, résidente aux Etats-Unis et seule représentante de son pays sur le tartan de Rio lors des JO.

Les efforts récents du pouvoir russe pour donner des gages de bonne volonté à l'IAAF n'ont donc pas été couronnés de succès. Le président Vladimir Poutine a ainsi promulgué le 22 novembre une loi sanctionnant de peines de prison les entraîneurs et médecins qui auraient poussé des sportifs à se doper. Mais à une semaine de la remise du 2e volet du rapport McLaren, qui devrait de nouveau accabler les Russes, la Fédération internationale pouvait difficilement se permettre de les réintégrer.

Dans son adresse annuelle à la Nation, le président Vladimir Poutine a pourtant promis jeudi que le nouveau système antidopage russe serait prêt début 2017, avec l'espoir de voir ses athlètes participer au principal rendez-vous de la saison prochaine, les Mondiaux de Londres en août.

"J'espère que pour les qualifications aux Championnats du monde, prévus au printemps à Lausanne, notre Fédération sera réintégrée", a de son côté déclaré le ministre des Sports Vitaly Mutko.

Outre l'épée de Damoclès du deuxième volet du rapport McLaren, les répliques de l'affaire Lamine Diack continuent également de nuire à la Russie et ont forcément dû peser lourd dans la balance.

Selon une enquête du Monde et de la chaîne de télévision allemande ARD, de hauts responsables de l'IAAF sont soupçonnés d'avoir soutiré des centaines de milliers d'euros à six athlètes russes dopés, en leur promettant une "protection totale".

Un épisode de plus dans une affaire qui vaut à Lamine Diack d'être poursuivi depuis novembre 2015 pour corruption et blanchiment aggravé. Son fils, Papa Massata Diack, ancien consultant marketing de l'IAAF jusqu'en 2014, est lui soupçonné d'être l'un des principaux acteurs de ce système et a été placé par Interpol sur sa liste des personnes les plus recherchées après un mandat d'arrêt émis par la France.

Avec AFP

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