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Deux militants détenus dans le "Guantanamo" local en Guinée équatoriale


Dans un quartier de Malabo, en Guinée équatoriale, le 9 février 2015.
Dans un quartier de Malabo, en Guinée équatoriale, le 9 février 2015.

Deux militants des droits de l'Homme ont été arrêtés lundi et emmenés au commissariat central de Malabo, surnommé localement "Guantanamo".

"Alfredo Okenve et Enrique Asumu, respectivement président et vice-président du Centre d'éducation et d'initiative pour le développement de la Guinée équatoriale (CEID-GE) sont détenus depuis lundi 16h30 (15h30 GMT) sur ordre du ministre de la sécurité nationale" au commissariat central de Malabo, a déclaré à l'AFP le vice-président du CEID Mariano Nkogo Mba, rappelant que la durée légale de la garde à vue est de 72h en Guinée équatoriale.

Le gouvernement équato-guinéen reproche à l'ONG d'être encore en activité alors qu'elle a été "suspendue" en mars dernier, explique le communiqué du CEID reçu mardi par l'AFP.

Le gouvernement reproche aussi aux militants d'avoir célébré les 20 ans de l'association les 14 et 15 avril à Malabo, selon ce communiqué.

"Cette nouvelle intimidation (...) est encore une fois la preuve du harcèlement de la société civile", estime le CEID, pour qui "l'arrestation d'Alfredo et d'Enrique n'a pas de base légale".

Le CEID avait été suspendu en mars 2016 pour "violation de l'ordre public" suite à un forum des jeunes en janvier 2016, avant de reprendre ses activités en septembre "conformément à la loi, suite à un recours en justice auquel les autorités n'ont pas donné suite", a expliqué Mariano Nkogo Mba joint par téléphone depuis Libreville.

"J'ai pu voir Alfredo et Enrique aujourd'hui, ils vont bien, mais Enrique a besoin de traitements pour un problème cardiaque", a ajouté M. Nkogo Mba, précisant qu'il était toujours dans l'attente de précisions du gouvernement au sujet de l'arrestation des deux militants.

L'ONG se dit aussi "inquiète de la possible arrestation d'autres membres" et appelle la société civile, les institutions nationales et internationles à se joindre à sa demande de libération "immédiate" des deux défenseurs des droits de l'homme.

Pays pétrolier de 1,2 million d'habitants avoisinant le Cameroun et le Gabon, la Guinée équatoriale est dirigée depuis 1979 par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dont le fils est poursuivi en France dans l'affaire des "biens mal acquis" et en Suisse pour "blanchiment d'argent". M. Obiang a été réélu avec 93,7% des suffrages à la présidentielle du 24 avril 2016.

Avec AFP

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