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Des soldats nigérians tués lors d'une nouvelle attaque de Boko Haram à Gubdori dans le nord-est


Un véhicule de Boko Haram abandonné après une attaque contre Dikwa, Borno State, Nigéria, 24 février 2016.
Un véhicule de Boko Haram abandonné après une attaque contre Dikwa, Borno State, Nigéria, 24 février 2016.

Des combattants du groupe jihadiste Boko Haram ont tué au moins quatre soldats dans une embuscade contre l'armée nigériane, et incendié une base militaire dans le nord-est du Nigeria, selon des sources militaires.

L'attaque a eu lieu jeudi.

"Nos hommes ont été attaqués près du village de Gubdori (district de Dikwa)" jeudi, a affirmé une source militaire sous couvert d'anonymat. "Nous avons perdu quatre hommes, cinq sont blessés et quatre restent introuvables", a précisé cette source à l'AFP.

"Les 'terroristes' de Boko Haram ont ouvert le feu sur un convoi militaire. Ils étaient lourdement armés", a affirmé cette source. Son témoignage a été confirmé par deux miliciens civils qui travaillent en appui des forces sécuritaires nigérianes.

Selon ces sources, les assaillants "appartiennent à la faction de Barnaoui". Abou Mosab Al Barnaoui a été adoubé en août dernier par le groupe Etat islamique (EI) - à qui Boko Haram a prêté allégeance - pour remplacer Abubakar Shekau, à la tête du mouvement depuis 2009.

Depuis, les deux chefs mènent des factions dissidentes aux ambitions contrastées, Barnaoui reprochant à Shekau de mener des massacres de masse contre les civils, plutôt que de se concentrer sur les cibles militaires.

Par ailleurs, des assaillants soupçonnés d'appartenir à la faction de Barnaoui ont également attaqué jeudi une base militaire dans le village de Wajirko, à 150 kilomètres de Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno, obligeant les soldats à battre en retraite après de lourds combats.

"Les hommes armés sont arrivés à bord de pick-ups et ont eu des échanges de feu intenses avec les soldats" dans la base, a déclaré un habitant de Wajirko, Bukar Maduye.

"Les soldats ont été dépassés et contraints de battre en retraite, permettant aux hommes armés de la faction Mamman Nur de prendre la base, qu'ils ont pillée et incendiée", a ajouté Bukar Maduye, affirmant que les villageois n'avaient pas été attaqués.

Mamman Nur, bras droit du jeune Barnaoui - le fils du fondateur de Boko Haram Mohammed Yusuf -, est considéré par beaucoup comme le véritable chef de cette faction dissidente.

Un membre d'une milice épaulant l'armée dans la lutte contre Boko Haram a confirmé ces informations, précisant que les troupes en débâcle s'étaient regroupées dans la base militaire de Biu, à environ 40 km.

"Aucune victime n'a été signalée d'un côté ou de l'autre, mais la base a été entièrement brûlée par les terroristes de Boko Haram lorsque les soldats se sont retirés", a déclaré Mustapha Karimbe.

Mercredi, une attaque distincte, attribuée cette fois à des hommes d'Abubakar Shekau, avait fait sept morts dans une communauté d'éleveurs à Abbati, à une vingtaine de km de Maiduguri.

"Ils ont massacré deux hommes qu'ils avaient obligés à les mener à la communauté et ont abattu cinq propriétaires de troupeaux qui avaient tenté de les arrêter avec des arcs et des flèches pour sauver leur bétail", a déclaré un milicien, Babakura Kolo.

Les assaillants sont repartis en emmenant près de 400 têtes de bétail, a-t-il ajouté.

Ces derniers mois, Boko Haram a multiplié les raids sur les localités de l'Etat de Borno, épicentre des violences depuis le début du conflit en 2009, pour piller armes, nourriture et bétail.

Alors que la faction Shekau s'est surtout illustrée par des raids sanglants et des attentats-suicides contre les civils, le camp Barnaoui cherche plutôt, selon plusieurs experts, à s'attirer la sympathie des populations locales pour s'implanter autour du lac Tchad.

Avec AFP

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