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Des moustiquaires imprégnées pour lutter contre l'éléphantiasis


Les jambes d'une victime de l'éléphantiasis
Les jambes d'une victime de l'éléphantiasis
Des scientifiques affirment être en mesure de prouver que la cause la plus fréquente de l'éléphantiasis peut être pratiquement éradiquée, même en l’absence de médicaments, si les personnes à risque dorment sous des moustiquaires traitées avec des insecticides qui tuent les moustiques.

Des moustiquaires bon marché traitées avec des insecticides pourraient faciliter l'éradication de cette maladie débilitante qui menace un cinquième de la population mondiale - principalement en Asie du Sud et en Afrique.

L'éléphantiasis, ou filariose lymphatique, est une maladie dont les symptômes se manifestent par une augmentation du volume d'un membre ou d'une partie du corps causée par un œdème, qui est un épanchement de la lymphe en dehors du système lymphatique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus d’1,4 milliard de personnes dans 73 pays sont menacées par la filariose lymphatique. Plus de 120 millions de personnes sont actuellement infectées, et environ 40 millions d’entre elles souffrent de difformités et sont handicapées par la maladie, notamment à travers le continent africain.

La maladie peut être causée par la piqûre de certains moustiques vecteurs de vers filaires. Ces derniers s'installent dans le système lymphatique et perturbent la circulation de la lymphe. Les membres affectés peuvent alors atteindre plusieurs fois leur taille normale.

Lisa Reimer, professeur à l’école de médecine tropicale de Liverpool en Grande-Bretagne, faisait partie de l'équipe de chercheurs qui a étudié pendant plusieurs années les progrès réalisés dans l’élimination de la maladie en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), Reimer s’est dite surprise par l'efficacité des moustiquaires trempées dans des insecticides, qui servent à lutter contre le paludisme. Elles se sont avérées très utiles également pour empêcher les moustiques de transmettre la filariose lymphatique.

« La filariose n’est ramassée par les moustiques que tard dans la soirée. C'est donc le moment où les gens sont plus susceptibles d'être protégés par leurs moustiquaires. Nous avons donc constaté que l'utilisation des moustiquaires sont un plus grand obstacle à la transmission de la filariose, alors que la transmission du paludisme peut encore se produire lorsque la personne n’est pas sous une moustiquaire » explique Mme Reimer.

Les travaux des chercheurs, originaires de Grande Bretagne, Papouasie Nouvelle Guinée, Etats-Unis et d’Australie, ont été publiés dans le New England Journal of Medicine.

Toujours selon Mme Reimer, la distribution annuelle de médicaments aux résidents de cinq villages en Papouasie-Nouvelle-Guinée a pratiquement éliminé le parasite, mais sans pouvoir arrêter sa transmission par les moustiques.
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