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Des "criminels" armés tanzaniens accusés de vouloir s'établir au Mozambique


Des policiers en pleine opérations contre des présumés bandits à Beira, Mozambique, 9 octobre 2015.
Des policiers en pleine opérations contre des présumés bandits à Beira, Mozambique, 9 octobre 2015.

Des "criminels" tanzaniens armés cherchent "à établir leur base au Mozambique", a affirmé la police de ce pays d'Afrique de l'Est, après les arrestations et poursuites de dizaines de militants tanzaniens au Mozambique pour des attaques islamistes.

"Ces criminels veulent établir leur base au Mozambique, mais ils se trompent car nous avons de bonnes relations avec le Mozambique et d'autres pays voisins", a indiqué le chef de la police tanzanienne Simon Sirro, lors d'une conférence de presse à Dar es Salaam.

Sur l'année écoulée, plus de 50 personnes ont été tuées dans diverses attaques dans la province du Cabo Delgado, dans l'extrême-nord du Mozambique, conduites par un groupe de jeunes musulmans radicaux hostiles au gouvernement.

189 accusés sont poursuivis pour ces attaques, dont une cinquantaine de Tanzaniens.

Selon M. Sirro, les Tanzaniens souhaitant s'établir au Mozambique, dont des jeunes filles, font partie du groupe responsable de plusieurs meurtres, en 2016 et 2017, de policiers et de responsables locaux dans le district de Kibiti, dans la province de Pwani (est).

Les mobiles de ces attaques sont restés flous alors que les autorités tanzaniennes hésitent souvent à attribuer des motivations religieuses à ce genre d'événement, le sujet étant très sensible dans le pays.

Le président John Magufuli avait toutefois déclaré, après l'une d'elle, qu'"aucune foi religieuse n'enseigne au gens à tuer".

M. Sirro a indiqué vendredi que 104 membres de ce groupe avaient été arrêtés récemment en tentant d'entrer au Mozambique.

"Comme vous le savez, il y a ceux qui ont été arrêtés, il ceux qui ont été tués dans des affrontements avec la police (...), et certains sont parvenus à passer la frontière", a-t-il dit.

"Ils se cachent dans des forêts, apprennent le maniement des armes de guerre comme le fusil AK47. Ce courant vient de pays étrangers, nous n'avions pas cela en Tanzanie", a-t-il ajouté.

La Tanzanie, où environ 60% de la population est chrétienne et 36% musulmane, est moins exposée à l'extrémisme religieux que d'autres pays de la région, avec l'exception notable d'une attaque contre l'ambassade américaine à Dar es Salaam en 1998.

Certains observateurs y font toutefois état de militants liés aux islamistes somaliens shebab, eux-mêmes affiliés à Al-Qaïda, et certaines attaques de petite ampleur y ont eu lieu ces dernières années - bien qu'il soit souvent difficile de déterminer un lien avec l'islamisme.

Avec AFP

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