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Le Mozambique taxe lourdement la presse locale et étrangère


Les journalistes enregistrent Alfonso Dhlakama après son vote à Maputo, Mozambique, le 15 octobre 2014.
Les journalistes enregistrent Alfonso Dhlakama après son vote à Maputo, Mozambique, le 15 octobre 2014.

Le Mozambique a mis en place de nouveaux tarifs en très forte hausse pour l'enregistrement et l'accréditation des journalistes locaux et étrangers dans le pays, aussitôt dénoncés comme exorbitants par les défenseurs de la liberté de la presse.

Adopté discrètement en conseil des ministres le mois dernier dans le but officiel de mieux réguler le marché des médias, le nouveau décret du gouvernement est entré en vigueur mercredi, à moins de deux mois des prochaines élections locales.

En vertu de la nouvelle grille, il en coûte désormais l'équivalent de 1.500 euros à un journaliste étranger pour faire un reportage au Mozambique et jusqu'à 7.500 euros par an s'il souhaite s'installer en tant que correspondant d'un média étranger.

Cette brusque augmentation frappe tout autant les médias locaux. La taxe exigée par les autorités pour enregistrer une chaîne de télévision est passée à 45.000 euros.

L'ONG locale de défense de la presse MISA Mozambique a annoncé son intention de dénoncer la mesure devant la justice.

"Ce décret est anticonstitutionnel et illégal, notre but est donc de le faire annuler", a déclaré son président, Ernesto Nhanale.

Human Rights Watch a dénoncé "une énorme défaite pour la liberté de la presse et l'accès à l'information au Mozambique", tandis que Amnesty International s'est insurgé contre "une tentative évidente de faire la chasse aux journalistes".

Face à ces protestations, le gouvernement de Maputo a laissé entendre qu'il pourrait éventuellement amender son décret mais n'a pas retardé son entrée en vigueur.

Cette mesure a été adopté à la veille des élections locales prévues le 10 octobre, où le principal parti d'opposition, la Renamo, espère profiter des difficultés économiques du payx pour prendre le contrôle de plusieurs municipalités.

Elle intervient également alors que l'extrême nord du pays est le théâtre de sanglantes attaques attribuées à un groupe islamiste.

Avec AFP

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