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Démonstration de force de Washington face à Pyongyang qui justifie son essai nucléaire


Des soldats nord-coréens paradent pour célébrer le centenaire de la naissance de Kim Il-sung, le 15 avril 2012 à Pyongyang. (REUTERS/Stringer)
Des soldats nord-coréens paradent pour célébrer le centenaire de la naissance de Kim Il-sung, le 15 avril 2012 à Pyongyang. (REUTERS/Stringer)

Washington a déployé dimanche un bombardier pouvant transporter des armes nucléaires au-dessus de la Corée du Sud, une démonstration de force à destination de la Corée du Nord.

L'armée américaine a déployé un bombardier lourd au dessus de la Corée du Sud, dimanche 10 janvier. Il s'agissait de "répondre à une récente provocation de la Corée du Nord", selon Washington, après l'essai de bombe H revendiqué par Pyongyang et que Kim Jong-Un a justifié comme un acte d'autodéfense.

Un bombardier B52 Stratofortress, qui peut transporter des armes nucléaires, a brièvement survolé la base aérienne militaire d'Osan, à environ 70 kilomètres au sud de la frontière avec la Corée du Nord, ont expliqué l'armée américaine et un témoin. Il était accompagné d'un avion sud-coréen et d'un autre appareil américain.

Ce type d'appareil est fréquemment utilisé lors des exercices militaires annuels conjoints des Etats-Unis et de la Corée du Sud décriés par Pyongyang, mais leurs sorties sont rarement rendues publiques. Le dernier cas remonte à 2013, après le troisième essai nucléaire nord-coréen.

L'annonce du quatrième essai nucléaire nord-coréen - interdit par l'ONU - a suscité une cascade de condamnations internationales, bien que la plupart des experts doutent que l'engin testé ait effectivement été une bombe à hydrogène, comme l'affirme Pyongyang.

Reprise de la guerre de propagande

Les tensions avec le voisin sud-coréen sont remontées d'un cran, avec la reprise par Séoul de sa guerre de propagande à la frontière intercoréenne.

La Corée du Nord a également publié samedi une vidéo non datée censée représenter un nouvel essai de missile balistique tiré à partir d'un sous-marin (SLBM). Des médias sud-coréens ont laissé entendre qu'il s'agissait en fait d'un montage combinant des séquences de précédents tests.

Les Etats-Unis ont comme toujours une "volonté de fer" quand il s'agit de défendre l'allié sud-coréen, a souligné le général Terrence J. O'Shaughnessy, commandant de la 7th Air Force et commandant adjoint des forces américaines en Corée du Sud.

Il s'agit en particulier d'offrir à Séoul "la dissuasion élargie apportée par nos forces conventionnelles et notre parapluie nucléaire", a-t-il déclaré dans un communiqué.

28 000 soldats américains en Corée du Sud

"Les forces aériennes américaines et sud-coréennes travaillent ensemble de manière rapprochée chaque jour et nous sommes totalement prêts à faire face à toute menace contre notre alliance".

Environ 28 000 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud.

Techniquement, les deux Corées sont en conflit, car la guerre de Corée (1950-1953) a pris fin avec un simple cessez-le-feu, qui n'a jamais été formalisé par un traité de paix en bonne et due forme.

La presse nord-coréenne a d'ailleurs appelé dimanche à un accord de paix pour stabiliser la situation et qualifié l'arsenal nucléaire nord-coréen d'"épée chérie". "L'époque ou les Etats-Unis pouvaient menacer (la Corée du Nord) avec des armes nucléaires est à jamais révolue", a dit le journal du parti unique, Rodong Sinmun.

"Mesure d'autodéfense", selon Kim Jong-Un

Kim Jong-Un a soutenu que le dernier essai nucléaire était "une mesure d'autodéfense pour défendre la paix de manière efficace dans la péninsule coréenne et la sécurité régionale face aux risques de guerre nucléaire provoqués par les impérialistes emmenés par les Etats-Unis".

"Il s'agit du droit légitime d'un Etat souverain, d'une action juste que personne ne peut critiquer", a-t-il ajouté, selon l'agence officielle KCNA.

Ces déclarations font écho à un commentaire officiel publié vendredi par KCNA, qui expliquait que le sort de Saddam Hussein en Irak et de Mouammar Kadhafi en Libye montrait ce qui arrive quand un pays renonce à ses ambitions nucléaires.

Après l'essai nucléaire, de nombreuses consultations diplomatiques ont été lancées, dans la foulée d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a promis d'alourdir la panoplie de sanctions pesant déjà sur la Corée du Nord à la suite de ses précédents essais (2006, 2009 et 2013).

L'allié le plus important de la Corée du Nord, la Chine, a également fait part de sa colère.

Avec AFP

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