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Demande d'un procès juste pour un dessinateur en Guinée équatoriale


L'affiche d'Amnesty International pour demander la libération de Ramon Esono Ebalé en Guinée équatoriale.
L'affiche d'Amnesty International pour demander la libération de Ramon Esono Ebalé en Guinée équatoriale.

Les principaux partis espagnols ont manifesté lundi leur inquiétude au sujet du dessinateur de Guinée équatoriale Ramon Esono Ebalé, à la veille de son procès, appelant les autorités à respecter ses droits.

Détenu depuis le 16 septembre, ce caricaturiste équato-guinéen, Ramon Esono Ebalé - alias "Jamon y Queso" - est connu pour ses bandes dessinées critiques du président Teodoro Obiang Nguema, qui dirige de façon autoritaire son pays d'Afrique centrale depuis 1979.

Il doit être jugé à partir de mardi à Malabo.

Dans leur communiqué, les porte-parole des principaux partis espagnols - de droite comme de gauche - disent avoir "suivi avec une préoccupation croissante la situation d'emprisonnement que vit l'artiste" et estiment que "les motifs de son arrestation et de sa détention sont liés à son exercice de la liberté d'expression et de critique politique et non aux délits pour lesquels il est poursuivi".

Selon la télévision d'Etat équato-guinéenne, le dessinateur de 40 ans avait été arrêté pour "blanchiment d'argent" et "usage de faux" billets trouvés chez lui.

"Durant les premiers interrogatoires auxquels Ramon Esono a été soumis, on l'a seulement interrogé sur son oeuvre artistique et la critique politique qu'elle contient", assurent dans leur texte les représentants au Parlement espagnol du Parti populaire (droite), du Parti socialiste (gauche), d'Unidos-Podemos (gauche radicale), de Ciudadanos (centre-droit) et du Parti national basque.

>> Lire aussi : L'Europe dénonce une "forte détérioration" des droits de l'homme en Guinée équatoriale

L'arrestation du dessinateur - qui vit habituellement au Paraguay mais séjournait temporairement en Guinée équatoriale - serait en fait liée à la publication en 2016 d'un roman graphique, "La pesadilla d'Obi", traduisible en français par "Le cauchemar d'Obiang".

Ce roman dépeint le président dans la peau d’un citoyen guinéen lambda, pointant notamment du doigt le manque d'accès à l’électricité, aux soins, à l'éducation ou la restriction de la liberté d’expression...

"Il est fondamental que le procès respecte toutes les garanties et les droits de l'accusé", écrivent les partis, souhaitant notamment que la famille du dessinateur puisse assister à l'audience, de même que les défenseurs des droits humains.

Seul État africain de langue espagnole, la Guinée équatoriale a été une colonie espagnole avant de prendre son indépendance en 1968.

Avec AFP

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