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L'Europe dénonce une "forte détérioration" des droits de l'homme en Guinée équatoriale


Le président Obiang Nguema lors de son arrivée à l'aéroport Viru Viru, en Guinée équatoriale, le 22 novembre 2017.
Le président Obiang Nguema lors de son arrivée à l'aéroport Viru Viru, en Guinée équatoriale, le 22 novembre 2017.

L'Union européenne a estimé qu'il y avait une "forte détérioration de la situation des droits de l'homme" en Guinée équatoriale, avec la mort d'un opposant en garde à vue et "plus de 130 personnes détenues arbitrairement" depuis les dernières élections.

"Les restrictions de liberté et arrestations, en particulier d'opposants politiques, qui se poursuivent sans discontinuer en République de Guinée équatoriale depuis les élections de novembre 2017, suscitent de vives inquiétudes", a affirmé Catherine Ray, porte-parole du Service extérieur de l'Union européenne, dans une déclaration publiée sur le site de l'UE.

"Le décès, alors qu'il était placé en garde à vue, de M. Ebee Ela, membre du parti d'opposition (CI, Convergence pour l'innovation), confirme la forte détérioration de la situation des droits de l'homme dans le pays", a ajouté Mme Ray.

Santiago Ebee Ela, 41 ans, arrêté le 2 janvier, est décédé au commissariat central de Malabo de "torture cruelle", selon son parti.

Mi-janvier, le président Teodoro Obiang avait déclaré "croire" que M. Ebee Ela était "un monsieur malade", et que sa mort "n'est pas liée" à des mauvais traitements, assurant qu'une enquête serait ouverte.

"Les autorités compétentes de Guinée équatoriale devraient enquêter de manière appropriée et sans délai en vue de clarifier les raisons du décès", a souligné la porte-parole de l'UE.

La Guinée équatoriale, un des plus gros producteurs de pétrole d'Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité des 1,2 million d'habitants vit dans la pauvreté, est dirigée de façon autoritaire par le président Obiang Nguema depuis 1979. Le pouvoir a obtenu 99 sièges sur 100 au Parlement aux élections de novembre, un siège allant au CI.

Depuis les législatives, "le régime a initié une vaste et forte persécution politique contre les partisans du parti CI", a estimé un membre de la société civile équato-guinéenne, sous couvert d'anonymat.

En fin de semaine dernière, l'Union africaine (UA) s'est par ailleurs inquiétée de la "détention prolongée" d'un caricaturiste équato-guinéen arrêté en septembre à Malabo, "étant donné le fait qu'il n'ait pas officiellement été inculpé" depuis.

Des artistes du monde entier (Neil Gaiman au Royaume-Uni, Rayma Suprani au Venezuela...) ont exprimé récemment leur soutien à Ramon Nse Esono Ebalé, arrêté, selon l'UA, "pour ses oeuvres qui critiquent régulièrement le gouvernement de Guinée équatoriale".

D'autre part, Malabo a annoncé fin janvier avoir déjoué un"coup d'Etat", après qu'une trentaine d'hommes armés étrangers - des Tchadiens, des Centrafricains et des Soudanais - ont été arrêtés fin décembre au Cameroun, au carrefour des trois frontières entre la Guinée, le Cameroun et le Gabon.

"Après la tentative de déstabilisation préoccupante survenue en décembre 2017, l'UE prend acte de l'indication fournie par les autorités équato-guinéennes selon laquelle les enquêtes menées actuellement concernant des personnes soupçonnées le sont dans le respect plein et entier du droit international et du droit de la défense, notamment du droit à un procès équitable", a ajouté la porte-parole de l'UE.

Avec AFP.

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