L'Argentine et les fonds spéculatifs ne sont toujours pas parvenus à se mettre d'accord dans le litige qui les oppose sur la dette de Buenos Aires.
Les négociations entre les banques internationales et les fonds spéculatifs se sont poursuivies vendredi à New York. Les parties avaient été convoquées par le juge américain Thomas Griesa pour une audience, même si personne ne s'attendait à ce que ces ultimes discussions aboutissent à un accord.
Suite à l'échec des pourparlers mercredi, le ministre argentin de l'Economie, Axel Kicillof, a souligné que l'Argentine « avait négocié de bonne foi ».
Les hedge funds exigent toujours le remboursement intégral de leur part de la dette de l'Argentine, chiffrée à 1,5 milliard de dollars. Buenos Aires a été sommé de régler cette somme avant de payer ses autres créanciers avec qui elle a déjà négocié une réduction de sa dette. Or, à cause d’une clause pour les fonds qui ont accepté cette réduction, et qui stipule que si le gouvernement argentin paie plus à un créancier, il doit rembourser tous les autres, l’Argentine estime impossible de privilégier les fonds vautours.
L'Argentine reste prête à dialoguer, pour trouver un consensus, en vue d’une « solution juste », a souligné M. Kicillof.
L'agence de notation Standard and Poor's a déclaré que l'Argentine est en « défaut sélectif ». La note de la dette argentine, qui était de CCC-, dans la catégorie spéculative considérée comme très risquée pour les investisseurs, a été portée à SD (selective default), a indiqué l'agence.
C'est la deuxième fois en 13 ans que l’Argentine fait défaut sur sa dette. Mais il s’agit d’une somme relativement gérable - quelques 539 millions de dollars - alors que les réserves de la Banque centrale argentine atteignent 28 milliards de dollars. Donc, la crise est sans rapport avec la faillite retentissante de 2001, qui portait sur 100 milliards de dollars.