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De nouvelles séquelles du cyanure de manioc identifiées


Un fermier retirant un plant de manioc
Un fermier retirant un plant de manioc
Des chercheurs internationaux, dont les travaux ont été publiés par la revue « Pediatrics », affirment avoir identifié de nouvelles séquelles du cyanure de manioc. Celle maladie, également surnommée « Konzo », est une paralysie spasmodique des membres inférieurs, signalée surtout en Afrique de l’est et du centre. Ceux qui en sont atteints ne peuvent pratiquement plus marcher et s'ils y parviennent, c'est à tout petits pas, surtout sur la pointe des pieds et d'une manière toujours saccadée.

Le cyanure de manioc se déclare en général en moins de 24 heures, mais ses effets perdurent toute la vie. La maladie, qui est en réalité un empoisonnement, a comme origine les composés cyanogénétiques contenus dans le manioc amer cultivé surtout en République démocratique du Congo (RDC).

Si le cyanure de manioc est rarement mortel, ses séquelles sont dramatiques puisque la maladie est irréversible et que la personne atteinte devient une charge pour la communauté.
Un enfant vendant du manioc en République démocratique du Congo (RDC)
Un enfant vendant du manioc en République démocratique du Congo (RDC)

« Les dégâts neuromoteurs sont irréversibles. Ils apparaissent comme certaines anomalies dans la marche et les mouvements des membres inférieurs » explique Michael Boivin de l’université d’Etat du Michigan. Les orteils restent pointés vers le bas, les talons et les genoux prennent une apparence bizarre. Même les enfants qui ne présentent pas de symptômes évidents souffrent en fait de déficiences cognitives mesurables, a établi l’équipe de M. Boivin.

En général, on cherche à prévenir la maladie, puisqu’elle ne peut être guérie. Le manioc est trempé dans de l’eau pendant plusieurs jours, puis séché au Soleil.

« Ces deux méthodes de traitement permettent généralement de décomposer suffisamment les dérivés du cyanure pour rendre le manioc propre à la consommation », explique le professeur Boivin.

Mais il arrive que les communautés ne disposent pas des ressources ou du temps nécessaire pour préparer correctement le manioc. Donc, ajoute le professeur Boivin, il faut non seulement insister sur la nécessité de traiter soigneusement le manioc avant de le consommer, mais également promouvoir d’autres cultures, pour éviter une trop grande dépendance sur le manioc.
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